Monsieur le sénateur, Claude Dilain manquera aux débats de la Haute Assemblée ; il manque déjà à ses amis, dont j’avais l’honneur de faire partie.
Le développement économique des quartiers populaires et l’accès à l’emploi de leurs habitants sont deux axes majeurs du comité interministériel pour l’égalité et la citoyenneté que présidera le Premier ministre demain après-midi.
L’enjeu n’est pas tant d’en faire plus pour ces quartiers que de faire cesser les inégalités dont ils souffrent. Si l’esprit d’entreprise des habitants des quartiers populaires est vif, l’accompagnement, les financements, les locaux adaptés manquent.
L’État mobilise déjà de nombreux moyens, au travers de la Caisse des dépôts et consignations, de Bpifrance ou de l’Établissement public national de restructuration des espaces commerciaux et artisanaux, l’EPARECA, mais nous devons être plus efficaces et, surtout, mieux coordonner les interventions.
Telle est la volonté du Président de la République, qui a décidé la création d’une agence chargée de soutenir l’initiative et le développement économique dans nos quartiers. Elle devra incarner cet objectif politique à l’échelon national, coordonner les acteurs et les dispositifs, servir de centre de ressources et d’expertise, l’ingénierie faisant défaut dans les quartiers populaires.
Associées dès la phase de préfiguration, les collectivités territoriales, notamment les régions et les agglomérations, dont la loi NOTRe clarifiera et renforcera les prérogatives en matière économique, seront les premiers partenaires de cette agence.
Les inégalités sont encore plus frappantes en matière d’accès à l’emploi. Elles affectent en particulier les jeunes. Dans ces quartiers, le taux de chômage est de plus du double de la moyenne nationale.
Le Gouvernement devra agir sur trois leviers : le renforcement de la présence des services publics, de l’école jusqu’à Pôle emploi ; la mobilisation ciblée des dispositifs de l’emploi, qu’il s’agisse des emplois aidés, du service civique, de l’apprentissage ou de la « Garantie jeunes », préfigurant l’obtention d’un emploi stable pour des jeunes en grande difficulté ; la lutte contre les discriminations dans l’accès à l’emploi.
Monsieur le sénateur, il nous faut tenir la promesse républicaine, qui est d’abord celle de l’égalité pour toutes et tous. Telle est la responsabilité qui m’incombe !