Intervention de Serge Dassault

Réunion du 28 octobre 2004 à 21h30
Cohésion sociale — Article 16

Photo de Serge DassaultSerge Dassault :

Pour augmenter le nombre d'apprentis, il faut agir en amont ; il faut donc développer et valoriser réellement le préapprentissage entre quatorze et quinze ans, ce qui serait moins coûteux que les dispositifs de lutte contre les exclusions après la scolarité.

Comment favoriser le développement de l'apprentissage qui, jusqu'ici, n'a pas eu le succès escompté ? En favorisant l'essor des classes préparatoires à l'apprentissage, c'est-à-dire par le préapprentissage. Cela permettrait de faciliter l'insertion professionnelle des jeunes par une initiation préalable à tous les métiers. Ainsi, un jeune en préapprentissage pourrait mieux s'orienter, pourrait découvrir l'entreprise et les différents métiers avant de signer définitivement, en toute connaissance de cause, un contrat d'apprentissage dans la branche qui lui convient.

Aujourd'hui, l'apprentissage souffre d'un nombre trop important de ruptures de contrat : la moyenne est de 25 % et certains secteurs connaissent des pointes à 50 %. Ces ruptures interviennent dans les six à huit premiers mois du contrat. Elles sont uniquement liées à une mauvaise orientation de l'apprenti. En développant les classes de préapprentissage et d'orientation, on éviterait cet écueil.

En effet, ces structures feraient office de sas de préparation : les jeunes arriveraient au terme de leur classe de préapprentissage avec un projet mieux finalisé. Via le préapprentissage, on responsabiliserait les jeunes, qui ne subiraient plus une orientation mais la choisiraient. Plus motivés et mieux informés, les jeunes seraient mieux protégés des ruptures anticipées de contrat.

Pour assurer le développement durable des apprentis, il faut leur donner une base solide et donc favoriser le développement des classes de préapprentissage et d'initiation aux métiers. Pour ce faire, il faudrait que le Fonds national de développement et de modernisation de l'apprentissage couvre également le domaine du préapprentissage. Celui-ci est en effet un facteur déterminant de lutte contre le chômage et la délinquance ; les jeunes étant au travail, ils finiraient par ne plus poser de problème ! §

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