Je suis sénateur de la Somme, où beaucoup de chefs d'entreprise ne peuvent pas compter sur le haut débit pour remplir leurs obligations mensuelles de transmissions de données de TVA, par exemple. Il leur faut faire de nombreux kilomètres pour remplir des exigences réglementaires toujours plus nombreuses. Il faut être attentif au sentiment d'abandon que cela suscite. La Somme compte 550 communes de moins de 500 habitants. Seules quelques-unes bénéficient d'une couverture en téléphonie mobile, seuls quelques points ont accès à un débit minimal. Comprenez que les épargnants qui mettent leurs économies sur le livret A n'ont pas le sentiment d'en obtenir un retour... Et cela vaut dans bien des domaines. Pourquoi les gendarmes sont-ils mal logés dans les campagnes ? Quels sentiments peuvent être ceux des habitants de nos 783 communes qui comptent une, voire deux églises, dans un état calamiteux, et qu'il faut parfois se résoudre, faute d'alternative, à détruire ? On ferait bien d'y réfléchir.
Autre sujet, la société de projet pour le Canal Seine-Nord. L'Assemblée nationale a adopté le texte en première lecture, et j'espère que le Sénat fera de même. Sachant que l'enjeu n'est pas seulement la voie, mais aussi le développement local, quel rôle jouera la CDC ? Il serait bon que la nouvelle région agisse comme un trait d'union.
Un voeu, pour finir. Nous avons créé un groupe de travail sur les négociations climatiques internationales, qui accueille des sénateurs venus d'autres commissions, pour apporter une contribution à la Cop 21. Il nous serait utile de pouvoir échanger avec les spécialistes de la Caisse, pour engager, sur ces questions, une réflexion partagée.