On a pu constater, en effet, que le délit de racolage a beaucoup fragilisé les personnes prostituées. J'ajoute que la prostitution évolue, et passe aujourd'hui beaucoup par internet, où l'incrimination est, en l'état, inopérante. Si les policiers plaident majoritairement pour son maintien, c'est peut-être aussi parce qu'ils peinent à imaginer d'autres moyens que ceux qu'ils ont toujours mis en oeuvre.
À voir les mesures successivement adoptées aujourd'hui, je crains que l'on ne finisse par faire porter la suspicion sur les personnes prostituées, qui sont pourtant des victimes. En dépit de tous les propos compassionnels que j'ai entendus pour tempérer la rigueur de ces dispositions, je rappelle à la commission que la loi, c'est la loi. Toutes les dispositions que nous allons voter auront vocation à s'appliquer, il faut l'assumer.