Vos interventions ont été très riches, et le sujet est loin d'être épuisé : monsieur le président, il faudra renouveler une telle table-ronde !
Je pense que la notion d'aménagement du territoire est datée : il y a de telles disparités entre les territoires qu'elle n'a plus vraiment de sens. Agir au niveau du bassin de vie est fondamental : c'est avant tout pour les hommes que l'on fait les choses ! Si l'humain n'est pas au centre de l'aménagement, il n'y a aucun intérêt.
Je crois qu'on ne peut pas parler d'aménagement local sans évoquer le rapport de Jacques Chérèque, qui est spécialiste du sujet et qui a conçu l'idée de développement local mise en oeuvre dans la loi Hoguet .
La décentralisation, dans un état aussi jacobin que la France, a encore du mal à percer : les reprises de pouvoir par la haute administration et par Bercy le prouvent.
Concernant la centralité, il est important que les points d'ancrage ne soient pas purement administratifs, mais liés à la réalité quotidienne : l'église, la mairie, l'école, restent des points de repère pour la population.
La loi portant nouvelle organisation territoriale pour la République (NOTRe) montre que l'État souhaite se recentrer sur ses fonctions régaliennes, à charge pour les collectivités locales d'assurer les services au public avec des moyens en baisse constante.
Je regrette aussi le choc opérateurs privés - opérateurs publics.
Enfin, je pense que les territoires ruraux sont en perte de repères, et se sentent par conséquent méprisés. La démocratie ne respecte plus les gens : je crois que c'est la raison pour laquelle ils se tournent vers des votes extrémistes.
Pensez-vous que l'économie circulaire permettrait de relocaliser les activités à un niveau territorial plus pertinent ?