Par ailleurs, la géopolitique comprend une grande part d’imprévisibilité. Cela rend le surcoût lié aux OPEX relativement aléatoire. Pour cette année, on comptera 750 millions d’euros de dépenses supplémentaires par rapport aux prévisions. Quant à l’opération Sentinelle, elle devrait coûter environ 250 millions d’euros. La solidarité interministérielle jouera, mais le ministère de la défense n’en sera pas moins mis à contribution. Nous demandons que l’équipement des forces ne serve pas de variable d’ajustement, car il a absolument besoin d’être modernisé.
De surcroît, les hommes et les femmes qui composent notre armée, bien que toujours dévoués, sont attentifs à cet aspect, qui conditionne non seulement leur efficacité sur le terrain, mais aussi leur sécurité.
Enfin, malgré votre volontarisme, monsieur le ministre, s’agissant du renforcement de la coopération entre les États membres de l’Union européenne en matière de défense, hormis la réalisation avec l’Allemagne d’un troisième satellite militaire d’observation, des résultats tangibles se font, hélas ! toujours attendre. Nous ne doutons nullement de votre détermination, et vous avez d’ailleurs réaffirmé récemment avec force la nécessité du partage du « fardeau ». Pourtant, force est de constater que, depuis plusieurs années, sous la pression de la crise économique, l’Europe désarme pendant que le reste du monde réarme. La France, quant à elle, forte de sa puissance militaire, assume une charge dont une partie concerne des missions qui relèvent de l’intérêt de l’ensemble de l’Union.
Si, dans la situation exceptionnelle que nous connaissons, l’effort de défense doit être une priorité nationale, il doit aussi désormais être une priorité européenne.
Entendons-nous bien : je ne suis pas en train d’appeler de mes vœux l’émergence d’une force commune européenne