J'ai voulu mon propos introductif synthétique, pour laisser du temps à l'échange, mais je vais à présent développer, comme vous m'y invitez. S'agissant de l'EPR finlandais, sujet brûlant pour Areva puisqu'il représente la quasi totalité de sa dette, nous avons indiqué au client, en août 2014, que nous envisagions un démarrage en 2018 - sans se cacher que cela reste un projet très difficile. Le client a indiqué, après six mois de revue, qu'il s'inscrirait dans ce calendrier ; c'est un point nouveau et positif. Nous avons également progressé sur le chemin critique du contrôle commande et sommes pour le moment en ligne avec ce calendrier.
En revanche, il nous a bien fallu tirer les conséquences de ce décalage dans les provisions. Celles qui ont été prévues constituent notre meilleure vision à cette date, compte tenu d'un certain nombre de risques, et en supposant que le client s'inscrive bien dans le calendrier. Je reste prudent mais aucun élément ne me permet d'anticiper, aujourd'hui, un besoin supérieur. Il n'en faut pas moins garder présent à l'esprit ce qu'est la situation du marché électrique nordique : le raccordement du réseau à cette centrale est de nature, en faisant baisser les prix électriques, à pénaliser les clients, qui n'y voient guère leur intérêt...
Vous relevez l'importance du coût total du projet. Je veux ici préciser que de tels surcoûts ne sont pas le destin de l'EPR. En tirant les enseignements d'OL3, l'EPR finlandais, et de Flamanville, on les évitera. Le chantier de Taishan progresse beaucoup plus harmonieusement, les essais démarrent cette année. En tirant, avec EDF, les enseignements sur les conditions d'exécution, on peut, à produit identique, gagner 20 % sur le coût.
S'agissant du rapprochement entre EDF et Areva, notre objectif est de faire en sorte que l'équipe de France soit unie et que compte tenu du recentrage d'Areva, EDF prenne le leadership sur les réacteurs, tant en maîtrise de la gamme qu'en vente et exécution de grands projets. Cela évitera les difficultés auxquelles nous avons eu à faire face dans le passé.
Dans le cadre du travail opérationnel que nous menons avec EDF, l'État a beaucoup de questions à poser. Il nous a demandé, comme vous, si notre réflexion sur les réacteurs concernait l'ensemble de la chaîne, y compris la fabrication. C'est un dossier que nous instruisons, avec EDF. Il serait prématuré de vous en dire plus sur les réponses qui seront apportées, tant par l'entreprise que par l'État actionnaire.