Intervention de Alain Chatillon

Commission des affaires économiques — Réunion du 8 avril 2015 à 9h30
Conséquences sur les règles de concurrence de la concentration des centrales d'achats de la grande distribution en matière d'approvisionnement de produits agro-alimentaires — Audition de M. Bruno Lasserre président de l'autorité de la concurrence sur l'avis rendu par l'autorité de la concurrence

Photo de Alain ChatillonAlain Chatillon :

On découvre avec 40 ans de retard les risques de la concentration dans la grande distribution. Nous comptions 120 distributeurs dans les années 1970. Il n'y a plus que quatre opérateurs majeurs aujourd'hui. On s'est préoccupé exclusivement du prix final payé par le consommateur et pas assez de la santé des industriels. Le risque est bien que l'agroalimentaire, fleuron de notre économie, devienne un secteur fragile voire en déclin. D'après les informations dont je dispose, 35 % des entreprises du secteur agroalimentaire sont aujourd'hui en difficulté. La loi de modernisation de l'économie (LME) n'a rien apporté car, si l'on a supprimé les marges arrière, les distributeurs ont trouvé d'autres moyens de contournement de la loi, par exemple en réclamant des livraisons de quantités gratuites. Quel industriel peut oser porter plainte contre la grande distribution ? Il est indispensable de défendre les entreprises qui créent l'emploi sur le territoire. La concurrence entre distributeurs est bien assez assurée, il s'agit de préserver l'outil de production.

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