La longueur de la grève ne laisse pas de doute sur la profondeur du malaise dont souffre Radio France. La reprise progressive du travail ne signifie pas que nous soyons sortis de la crise. Ce sera l'enjeu de la négociation qui s'ouvre sur le COM. Nous verrons s'il conduit ou non à restaurer la confiance des personnels dans l'entreprise.
Si le mot de « réforme » est employé par tous comme une formule magique, la crise qui vient d'avoir lieu montre bien qu'il est compris de manières très diverses. De quoi parle-t-on au juste ? Beaucoup de salariés, en entendant ce mot, perçoivent désormais le risque d'une régression sociale. Il est donc indispensable d'entrer dans les détails : va-t-on obligatoirement vers le recul de la dotation publique ? Vers la réduction du personnel ? Cela n'a pas été dit clairement. Le compromis obtenu par le médiateur consiste surtout à rouvrir la discussion sur la plupart des dossiers. L'objectif de 380 suppressions d'emplois est-il maintenu ? Les salariés considèrent qu'il a été obtenu en divisant l'économie à réaliser par le coût moyen d'un emploi. Si ce n'est pas le cas, d'où vient ce chiffre ?
Pourquoi l'interrogation sur la dotation se limite-t-elle au problème du chantier ? En l'absence d'un COM clair et d'un plan stratégique finalisé, comment l'engagement de l'État peut-il être défini ?
Vous nous disiez que la syndication ne pouvait être la règle. C'est un point crucial, puisque le plan de Mathieu Gallet prévoyait de passer de 44 à 17 programmes. La vocation de proximité du réseau France Bleu s'en trouvait évidemment mise en cause. Ce projet est-il vraiment derrière nous ?
Nous avons été contraints de remettre les auditions de l'intersyndicale et de Mathieu Gallet, prévus pour hier. Il serait bon qu'elles aient lieu sans attendre la fin des discussions sur le COM. Notre commission devrait être saisie au début du processus, peut-être aussi vers son aboutissement, de manière à être pleinement informée de ce qui s'engage.