J'ai, pour ma part, été saisi du contraste entre les deux modèles français et britannique. On peut même parler de deux mondes, en dépit du fait qu'ils ne sont séparés que par deux heures de train ! Les chiffres que vous avez cités sont sans appel, nous avons d'un côté un système britannique performant et de l'autre un système français qui patine. La question qu'il convient dès lors de se poser est celle du niveau de libéralisme auquel nous voulons souscrire, car il ne fait nul doute que le succès britannique est lié au choix d'une économie très libérale. Or, lorsque l'on pousse très loin le libéralisme, cela suppose des contreparties sociales qu'il ne faut pas méconnaître et finalement, ce choix est essentiellement politique. Entre l'approche, que certains appellent ultra-libérale, et que je nommerai pour ma part libérale, de l'économie britannique et l'approche semi-étatiste, voire à tendance collectiviste, de notre économie, il existe peut-être une voie médiane à explorer.
La deuxième question que j'aimerais vous poser est celle de notre capacité, en tant que parlementaires, à faire évoluer la situation. En effet, on constate une vraie volonté de la part du gouvernement de libérer notre économie, volonté qui se heurte dans le même temps à des freins puissants émanant d'une partie de sa majorité. Si nous ne pouvons pas trouver seuls une solution clé en main aux difficultés que rencontre actuellement notre pays, nous ne pouvons pas davantage rester dans l'attentisme et déplorer notre incapacité à suivre le chemin de nos voisins, qui ont réussi à débloquer certains verrous pour renouer avec la croissance économique. Dès lors, que peut-on faire, Madame la Présidente ?