Je m'associe tout d'abord aux remerciements pour l'organisation de la journée qui fut riche en échanges et en enseignements.
Je ne partage en revanche pas l'enthousiasme de certains de mes collègues vis-à-vis de toutes les solutions adoptées par le Royaume-Uni, en raison de ma sensibilité politique, comme vous pouvez vous en douter. Néanmoins, nous avons abordé lors de ce déplacement des problématiques que je rencontre au niveau local, en particulier celles relatives aux lourdeurs administratives qui brident les initiatives de nos entreprises.
À propos de la flexibilité du marché du travail, j'émettrais pour ma part des réserves quant au modèle proposé outre-Manche. Certes, la grande liberté d'entrée et de sortie du contrat de travail offre une vitalité économique que d'aucuns envient au Royaume-Uni, mais je rejoins aussitôt mon collègue qui pointait l'incompatibilité de certains aspects du modèle britannique avec les choix de politiques publiques français. Au regard du pacte social qui est le nôtre, ce modèle ne me semble pas transposable en l'état. En effet, lorsque le marché du travail offre la possibilité d'embaucher et de débaucher très facilement, cette grande liberté a pour corollaire une grande fragilité pour les salariés, ce qui ne correspond pas au modèle social que nous avons choisi. Il s'agit également de rester prudent dans notre diagnostic du succès britannique car la réussite de ce modèle dépend largement d'une culture du risque et d'un état d'esprit très libéral que l'on ne retrouve pas tels quels en France et qui sont plus difficilement imitables.
Je retiendrai donc plutôt comme source d'inspiration et de soutien à la liberté d'entreprendre, le modèle d'une administration au service des entreprises.