Merci, Monsieur le Ministre, pour cette présentation. Je vais dans un premier temps aborder la question des pertes d'emploi qui risquent d'être induites par cette réforme. Les avez-vous quantifiées ? Pouvez-vous, dans la continuité de cette question, nous éclairer sur l'avenir des sous-préfectures et sur la différence entre sous-préfecture et Maison de l'Etat, concept qui semble encore flou à ce jour ?
Pour ma part, je suis sénateur de la Somme, et la Picardie, comme vous le savez, est appelée à être intégrée au Nord-Pas-de-Calais, ce qui paraît cohérent au point de vue géographique, culturel, historique ou encore économique. Nous allons, néanmoins, appartenir à une région dont la capitale, Lille, est excentrée par rapport au reste de cette nouvelle entité territoriale. Pour Amiens, il ne s'agit pas de contester le choix de Lille comme capitale, mais de soulever la question de la complémentarité et du maintien de services de l'Etat dans la proximité. Il me semble que la question de la proximité est également centrale du point de vue de la lutte contre le vote extrémiste.
Enfin, je m'écarte légèrement du sujet qui nous occupe aujourd'hui pour aborder une question à laquelle je suis particulièrement sensible, celles des micro-communes rurales. Mon département comprend 782 communes, dont 752 qui sont considérées comme rurales par l'INSEE, parce que leur population se situe en deçà des 2 000 habitants. Parmi ces dernières, 117 communes comptent moins de 100 habitants. L'une d'entre elles, par exemple, compte 5 habitants pour un budget de moins 10 000 euros !
Il me semble que nous ne pouvons pas faire l'économie d'une réflexion sur l'avenir de ces micro-communes. Il ne s'agit pas d'imposer leur suppression mais de les inciter à mutualiser, voire à fusionner, afin de redonner du sens à la notion de commune.