Intervention de Pierre-Jean Luizard

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 20 mai 2015 à 9h30
Audition de M. Pierre-Jean Luizard directeur de recherche au centre national de la recherche scientifique cnrs histoire de l'islam contemporain : aspects historiques et géopolitiques de daech

Pierre-Jean Luizard :

On m'a demandé de solliciter l'histoire pour tenter d'expliquer comment l'État islamique, nouveau venu sur la scène politique, religieuse et militaire moyen-orientale, s'est imposé.

Je n'emploie pas le terme « Daech », auquel préfère celui d'« État islamique ». Le terme « Daech » est en effet très connoté, notamment au Moyen-Orient. En tant que chercheur, j'essaye d'étudier les objets de mes recherches de façon objective, tels qu'ils sont et non en les considérant tels qu'on voudrait qu'ils soient.

L'État islamique a sidéré les opinions occidentales, ainsi que beaucoup de chancelleries, de diplomaties occidentales et, bien au-delà, de dirigeants arabes. En juin prochain, cela fera un an que la ville de Mossoul, seconde ville d'Irak, qui compte plus de 2 millions d'habitants, est tombée entre les mains de l'État islamique en Irak et au Levant, ainsi que s'appelait à l'époque cette organisation.

Très peu de monde pensait qu'un an plus tard, l'État islamique serait toujours présent à Mossoul et aurait agrandit son territoire jusqu'à revendiquer plus d'un tiers de l'Irak, après l'avoir rabouté, au-delà des frontières, au territoire syrien qu'il contrôle.

La force de l'État islamique n'est pas militaire. C'est pourquoi toute démarche visant à le vaincre militairement, sans accompagner ces campagnes d'un volet politique, est vouée à l'échec. L'État islamique peut reculer dans certains secteurs, il avancera dans d'autres. Il peut même être éradiqué de certaines zones en Irak et en Syrie, il renaîtra, car ce qui fait les raisons de son expansion et du succès sont des circonstances politiques exceptionnelles que nous vivons sans les avoir anticipées pour différentes raisons. En effet, les diplomaties reconnaissent les États en place et les frontières existantes ; il est très difficile pour elles d'anticiper la remise en cause d'un ordre étatique, même si c'est bien sur ce terreau que prospère l'État islamique.

Je vais rapidement revenir, à travers trois temporalités, sur les causes de l'expansion fulgurante, selon une expression désormais consacrée, de l'État islamique depuis juin 2014 - en fait depuis décembre 2013, l'État islamique ayant commencé à cette date à constituer son territoire en Syrie en boutant les forces de Jabhat al-Nosra, son grand concurrent salafiste et djihadiste en Syrie, hors des villes de Raqqa et de Deir ez-Zor. Cette portion de territoire continue le long de la vallée de l'Euphrate est la première que l'État islamique a revendiquée. Il y a ajouté, en janvier 2014, bien avant la date de son expansion fulgurante, l'occupation de la ville de Falloujah, ville de plusieurs centaines de milliers d'habitants, une des plus grandes de la province d'al-Anbâr, qui n'est qu'à une soixantaine de kilomètres de la capitale irakienne.

Il y avait là de quoi se poser certaines questions, d'autant qu'au fil des semaines et des mois, le gouvernement central de Bagdad a semblé incapable de reprendre cette ville. Une fois de plus, nous avons fait comme si de rien n'était, comme s'il n'y avait pas là de quoi s'interroger sur ce qui faisait la force de cette organisation qui défiait un État aussi proche de son siège. Il a fallu attendre la date fatidique de juin 2014, époque à laquelle tout a basculé, pour s'apercevoir qu'il n'était plus possible de faire l'autruche et ne pas reconnaître ce nouvel acteur étatique révolutionnaire, sans frontière, qui défiait non seulement les institutions irakiennes, mais également toutes celles au-delà.

Le 10 juin 2014, contre toute attente, les avant-gardes armées de l'État islamique s'emparent de Mossoul et déferlent le long de la frontière de la vallée du Tigre, et occupent une grande partie de la province de Ninive, avec Mossoul, et de Salah ad-Din, avec Tikrit. Ils arrivent à quelques dizaines de kilomètres de Bagdad, avec le projet de prendre la ville en étau entre la province orientale de Diyala, frontalière avec l'Iran - ville multiethnique et multiconfessionnelle, où l'on trouve des Arabes, des Kurdes, des Turkmènes, des Chiites et des Arabes sunnites - et, à l'ouest, la province d'al-Anbâr, à majorité arabe et sunnite.

C'est, on le voit, un véritable changement de la carte politique de l'Irak, qui s'explique par le triomphe dans ce pays d'un jeu communautaire, aux dépens des institutions officielles. Ce jeu communautaire, il a d'abord été celui d'un gouvernement toujours reconnu internationalement, issu d'élections que nous avons voulu croire démocratiques, alors qu'elles sanctionnaient en fait une majorité démographique. Les Américains ont en effet tenté, à partir de 2003, de reconstruire un État irakien à partir des appartenances non pas politiques, mais communautaires, ethniques et confessionnelles.

Aujourd'hui, tous les partis politiques irakiens ont disparu au profit de partis confessionnels chiites, kurdes et sunnites.

Nous n'avons pas voulu voir que le gouvernement central, légitimement reconnu, faisait régner sur les zones qu'il contrôlait, peuplées par une majorité arabe sunnite, une situation invivable, qui faisait paraître l'armée officielle irakienne comme une armée d'occupation, minée par la corruption. Sur le papier, on trouvait 30 000 combattants, soldats et policiers mais, selon une pratique très répandue jusqu'à ce jour, les soldats et les gradés donnaient une partie de leur solde à leurs supérieurs pour ne pas apparaître sur le terrain. Quand l'État islamique s'est présenté aux portes de Mossoul, il y avait trois fois moins de soldats que prévu pour défendre la ville. Ces derniers avaient été largement conditionnés par l'État islamique, qui avait diffusé, sur Internet, des vidéos de crucifixion et de décapitation de soldats. S'il existe un gouvernement irakien, il n'existe pas d'État. Ce pseudo-État s'est donc effondré, l'armée ayant déserté Mossoul, comme elle l'a fait pour Ramadi il y a quelques jours, sans combattre, comme si, pour une armée à majorité chiite, pour sa base ou pour sa direction militaire, mourir pour un territoire considéré comme étranger ne servait à rien.

Le système politique que le gouvernement irakien a imposé à la population, majoritairement sunnite, était un système de clientélisme meurtrier. Les gangs de quartiers faisaient régner la terreur sur la ville, avec l'aval du gouverneur, frère du vice-président sunnite irakien actuel, qui organisait des réseaux de corruption généralisée, suscitant des pénuries artificielles de denrées alimentaires de première nécessité pour faire flamber les prix, ayant la haute main sur les réseaux commerciaux de la ville, et s'en prenant aux habitants qui se rebellaient contre ce système, avec plusieurs dizaines d'exécutions extrajudiciaires.

Ces informations n'ont pas été relayées, les diplomaties ne chargeant pas les États ou les régimes qu'elles reconnaissent aux dépens d'acteurs non-étatiques. C'est toutefois quelque chose qu'il faut prendre en considération si l'on veut comprendre comment l'État islamique a été localement reçu par la population, lorsque les villes sont tombées les unes après les autres. L'État islamique n'aurait pu investir une ville de plus de deux millions d'habitants sans un soutien local populaire massif ! Les djihadistes, lorsqu'ils se sont emparés de Mossoul, ont été considérés comme des libérateurs.

L'État islamique s'est fait fort d'instaurer un État de droit qui a vite été comparé à l'État de non-droit qui régnait lorsque le gouvernement officiel de l'Irak faisait régner sa loi sur les villes arabes sunnites. Certaines actions de la lutte de l'État islamique contre la corruption ont été très largement médiatisées. En l'espace de quelques jours, les marchés ont été approvisionnés, et les prix parfois divisés par deux ou trois. La chasse contre la corruption généralisée a été très cruelle, avec des décapitations et des crucifixions en place publique. C'est quelque chose qu'il faut avoir à l'esprit.

Pour beaucoup d'habitants des villes conquises par l'État islamique, l'État de non-droit était représenté par le gouvernement, alors que l'État islamique représente un État de droit, même s'il ne s'agit pas des droits de l'homme, mais d'un droit basé sur la Charia, revu et revisité par un regard salafiste. Pour ceux qui ne s'opposaient pas à l'État islamique, il y a eu, dans les premiers mois, un sentiment d'amélioration notable d'une situation devenue intolérable.

L'État central ne représentait donc plus que des partis communautaires religieux chiites. Par ailleurs, même s'il n'en a guère été fait état dans les médias, du fait de nos rapports amicaux avec le gouvernement régional kurde, lorsque l'État islamique s'est emparé de Mossoul, la direction kurde a joué un double jeu, notamment à travers la personne de Massoud Barzani, chef du parti démocratique du Kurdistan, qui s'opposait à l'Union patriotique du Kurdistan sur la question de savoir comment agir face aux rumeurs insistantes qui laissaient entendre que l'État islamique s'apprêtait à lancer une offensive sur Mossoul.

Massoud Barzani a proposé ses services à Nouri al-Maliki, chef du gouvernement irakien. Vous vous souvenez certainement que Nouri al-Maliki avait de très mauvais rapports avec les dirigeants kurdes, qu'ils soupçonnaient à juste titre de vouloir profiter de la menace djihadiste pour s'emparer des territoires disputés. C'est ce qui va se passer, au terme d'un accord ponctuel entre Massoud Barzani, une fois que le Gouvernement de Nouri al-Maliki lui aura fermé la porte au nez, prévoyant un partage des territoires conquis sur l'armée irakienne en déroute : Mossoul et sa plaine à l'État islamique, Kirkouk et sa région, ainsi qu'une partie des régions de Diala, au sud du Kurdistan, aux Kurdes.

C'est bien ce qui va se passer, le double jeu de la direction kurde devant permettre à l'État islamique de s'approcher de Bagdad. C'est seulement quand Bagdad sera directement menacée qu'il va y avoir une volte-face, sous la pression des proches de Jalal Talabani et de l'Union patriotique du Kurdistan, qui s'oppose à cette alliance avec les djihadistes. Ceci va remettre sur les rails l'alliance des Kurdes avec le gouvernement central de Bagdad, à majorité chiite, et bloquer toute avance des djihadistes sur la route de Bagdad, avec une prise en tenaille par les Peshmergas kurdes au nord et, de l'autre côté, par les milices chiites qui vont sauver Bagdad d'une occupation par l'État islamique, fin juin 2014.

C'est une première temporalité à court terme, mais il en existe une seconde, qui explique le succès de l'État islamique. Il s'agit de l'échec, depuis 2003, de la reconstruction politique sous patronage américain. Comme je l'ai dit, cette reconstruction politique s'est faite « à la libanaise » et au nom d'un communautarisme qui, contrairement au Liban, était inavoué.

À l'exception du fait ethnique kurde, gravé dans le marbre de la Constitution et reconnu à travers le fédéralisme, on ne trouve nulle part mention des Chiites et des Sunnites. Pourtant, pas un seul poste au sein du gouvernement ou de l'administration irakienne qui ne soit multiplié par trois ! Il existe un premier ministre chiite, deux vice-premiers ministres, sunnite et kurde, un président kurde et deux vice-présidents, sunnite et chiite. Tout est ainsi, si bien que les ministères irakiens ont très souvent accueilli à leur tête des gens qui ne sont pas placés là pour leurs compétences. Un ministre de la culture restera probablement dans l'histoire pour avoir surtout été chef de gang et de milice plutôt que ministre de la culture. Chacun a été promu en fonction d'un rapport de force négocié entre les trois grandes communautés du pays.

Ce système s'est trouvé à rebours du système précédent, sous lequel l'Irak a vécu entre 1920 et 2003, fondé par la Grande-Bretagne et qui donnait le monopole à des élites issues de la minorité arabe sunnite. Les Américains, face à la nécessité de la reconstruction, sans qu'il existe cependant un tropisme particulier en faveur des Kurdes ou des Chiites, se sont adressés aux exclus de l'ancien système.

C'est donc au duo branlant chiito-kurde que les Américains vont demander de reconstruire un État irakien. Le vice inhérent à ce type de système réside dans le fait qu'il fait toujours des exclus. Quand on est une minorité, on ne peut espérer autre chose qu'un statut de minorité, ce qui était évidemment inacceptable pour une communauté arabe sunnite, certes minoritaire en Irak, mais très largement majoritaire dans le monde arabe. Qui plus est, celle-ci avait monopolisé le pouvoir à Bagdad depuis toujours.

C'est en 2003, pour la première fois de l'histoire, que les Arabes sunnites perdent Bagdad. Leur destin, dans le système politique en place, qui ne pouvait être que celui d'une minorité marginalisée, sans pouvoir ni ressource, le pétrole et le gaz se trouvant majoritairement dans les zones chiites et kurdes, était inacceptable.

Ceci a été aggravé par l'échec des tentatives d'intégration des Arabes sunnites par les Américains grâce à la politique des conseils de réveil, qui visait à créer des réseaux de clientélisme en payant et en armant les ex-insurgés, à condition qu'ils se retournent contre al-Qaïda.

Lorsque les Américains ont quitté l'Irak, le Premier ministre irakien, Nouri al-Maliki, n'a pas tenu la promesse d'intégrer ces Arabes sunnites, qui constituaient l'élite militaire, même avant le régime de Saddam Hussein. Ceux-ci n'ont pas accepté la nouvelle situation, et ce sentiment d'exclusion s'est aggravé avec l'émergence des printemps arabes, qui ont eu également leur traduction en Irak.

C'est une chose que l'on ne sait pas : il y a eu en Irak, à partir de 2011, des mouvements pacifistes arabes sunnites, à Mossoul, Tikrit et Falloujah, qui entendaient protester contre l'autoritarisme de Nouri al-Maliki et contre la corruption et la marginalisation de leur communauté. Le gouvernement a choisi pour leur répondre d'utiliser l'artillerie lourde, de leur envoyer l'armée et d'utiliser les mêmes méthodes que celles que Bachar al-Assad utilisait contre son opposition, notamment avec le largage de barils bourrés de TNT sur des quartiers, des hôpitaux et des écoles considérés comme des bastions d'insurgés.

Il faut ajouter à cela le fait que l'embryon de classe politique arabe sunnite a été la cible d'accusations visant à l'éradiquer. La plus célèbre concerne le vice-président sunnite, Tareq al-Achemi, accusé en 2011 d'avoir voulu assassiner le Premier ministre. C'est fort possible : comme je l'ai dit, il n'existe pas d'État irakien. À Bagdad, chaque ministère dépend d'un parti communautaire, qui renvoie souvent à une base provinciale. Aucun ministre ne compte sur les services de l'État pour être protégé, mais sur ses propres milices. On a assez souvent assisté à des heurts entre milices, voire entre un ministre et un vice-ministre en désaccord.

Personnellement, je pense que Tareq al-Achemi n'était pas responsable de la tentative d'assassinat sur la personne du Premier ministre, mais que sa milice a dû se rendre coupable d'un certain nombre d'exactions. Toujours est-il que les Arabes sunnites, à partir de 2013, ont réalisé que leur intégration dans le système politique en place était devenue impossible.

C'est alors que l'État islamique en Irak et au Levant s'est présenté comme celui qui allait remédier à ces injustices. Les éléments de court terme et de moyen terme que j'ai mis en avant constituent une explication du basculement, à partir de 2013, d'une majorité arabe sunnite d'Irak, mais aussi de Syrie, qui s'est donnée à l'État islamique en Irak et au Levant. On va alors voir, pour la première de fois de l'histoire de l'Irak, la communauté arabe sunnite se détourner de l'État irakien.

Ce n'est pas parce que l'État islamique disposé d'armes et d'argent qu'il gagne. Si l'État islamique en Irak et au Levant rencontre de tels succès, c'est parce qu'il est confronté à l'effondrement d'institutions étatiques. Il se veut le porte-parole d'un processus et a été, de tous les protagonistes, le premier à proclamer la mort de l'État irakien par la médiatisation de l'effacement de la frontière dite Sykes-Picot entre la Syrie et l'Irak, à travers une vidéo mettant en scène l'action d'un bulldozer qui effaçait une frontière injuste, visant à présenter l'État islamique comme le justicier d'une histoire récente, mais également lointaine, durant laquelle la minorité arabe sunnite en Irak avait été victime d'injustices, faisant référence à la trahison des promesses des alliés au lendemain de la première guerre mondiale.

En effet, les alliés avaient promis au chérif Hussein de La Mecque la constitution d'un royaume arabe unifié sur l'ensemble de la grande Syrie, incluant le Liban, la Syrie actuelle, la Transjordanie et la Palestine, et une partie du territoire irakien, notamment Mossoul, s'il se révoltait contre les Turcs. L'armée chérifienne a bien libéré Aqaba, Jérusalem et Damas, mais les nationalistes arabes ignoraient que Français et Anglais étaient engagés dans une diplomatie secrète, qui a abouti à la division du Moyen-Orient en deux zones d'influence, française et britannique. Ces deux zones devaient donner naissance, en violation des promesses faites aux Arabes, non à un grand État arabe unifié, mais à des mini-États arabes, qui allaient être chacun dans la ligne de mire de minorités, chrétienne pour le Liban, arabe sunnite pour l'Irak et, plus tardivement, druze, ismaélienne et alaouite pour la Syrie.

Ma démarche n'est pas une démarche militante ; il ne s'agit pas pour moi de cibler un péché originel et de considérer que certains États s'effondrent ou connaissent des crises du fait de leur genèse coloniale. Non. Il existe des États d'origine coloniale qui ont évolué et qui ont réussi à offrir une citoyenne partagée à leur population. Tel n'a pas été le cas des États irakien, syrien et libanais. Le premier d'entre eux à s'effondrer et à laisser la voie à un nouveau protagoniste est l'État irakien.

L'État islamique revendique un héritage de l'histoire. On le sait, il n'y a pas d'histoire, sauf l'histoire du temps présent. On a donc tendance, ici et là, à instrumentaliser l'histoire. Cela étant, il faut demeurer très vigilant, car la diabolisation d'un adversaire aussi redoutable que l'État islamique peut nous empêcher de le voir tel qu'il est, c'est-à-dire comme une organisation certes terroriste, mais qui comporte aussi un projet politique qui fonctionne, un projet étatique qui le différencie d'al-Qaïda, et comme celui qui entend s'imposer sur la scène moyen-orientale en tant qu'adversaire d'États prédateurs et répressifs, que ce soit en Syrie ou en Irak. C'est là une des suites des printemps arabes, qui ont permis à des sociétés civiles, convergentes parfois, mais maintenant le plus souvent divergentes, de s'exprimer. D'une certaine façon, on peut dire que l'État islamique est un monstre, mais qu'il peut en partie légitimement s'autoproclamer héritier des printemps arabes.

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