Intervention de Dominique Estrosi Sassone

Commission mixte paritaire — Réunion du 3 juin 2015 à 9h35
Commission mixte paritaire sur le projet de loi pour la croissance l'activité et l'égalité des chances économiques

Photo de Dominique Estrosi SassoneDominique Estrosi Sassone, sénateur, rapporteur pour le Sénat :

Le Sénat a abordé le texte dans une démarche constructive en se conformant à son objet - libérer la croissance pour créer des emplois - tout en essayant de l'améliorer, dans la tradition du bicamérisme, en allant parfois plus loin. Dans le domaine économique dont j'avais la responsabilité (transports, économie numérique, urbanisme, grande distribution, logement et investissement), les vrais sujets de dissension se comptent sur les doigts de la main.

Nous sommes très proches de l'adoption conforme de dispositions que nous avons consolidées et améliorées : articles 5 et 6 sur les autoroutes, où nous avons conservé l'économie générale du texte ; article 11 quater A, où, en lien avec le Gouvernement, nous avons transposé dans la loi le récent accord trouvé au sein du Comité consultatif du secteur financier relatif à la mobilité bancaire ; dispositions sur les relations entre fournisseurs et grande distribution où nous poursuivons tous le même but de rééquilibrage ; article 25 où le Sénat a approuvé le refus des députés d'une ordonnance et choisi de légiférer sur les rapports entre locataires et bailleurs ; article 49 relatif à la cession des aéroports de Lyon et Nice, où nous avons précisé les engagements des repreneurs.

Plusieurs autres articles introduits par le Sénat améliorent le texte sur des sujets techniques et consensuels : extension de la possibilité d'accorder sous certaines conditions une décote sur le prix de vente d'un terrain de l'État destiné à la construction d'équipements publics (article 25 nonies A) ; création d'un statut de zone fibrée, déterminant des mesures d'accompagnement et d'accélération de la migration vers le réseau fibre (article 33 bis A) ; introduction d'un objectif de couverture du territoire dans le cadre de la réaffectation de la bande des 700 MHz vers les services mobiles (article 33 septies DB) ; dispositif pour obtenir rapidement la couverture en téléphonie mobile des zones blanches (article 33 septies D) ; les neuf articles (107 à 115) adaptant le réseau des chambres de commerce et d'industrie et des chambres des métiers et qui nécessitent peut-être quelques ajustements de détail.

Certains votes du Sénat constituent de véritables marqueurs ; ils seront sujets à débat, mais rien n'y justifie une opposition de principe. Il en est ainsi de l'ouverture à la concurrence - très mesurée - du transport ferroviaire (article 1er quinquies). Même si nous avons transformé l'avis conforme de l'Autorité de régulation des activités ferroviaires et routières (Arafer) en avis simple, nous avons largement préservé l'esprit du texte de l'Assemblée nationale sur la libéralisation des autocars. Nous avons conservé le seuil glissant, et son augmentation à 200 kilomètres, seuil fixé par l'Autorité de la concurrence, ne réduit pas considérablement la portée de la réforme : Gilles Savary lui-même avait indiqué que les 100 kilomètres pouvaient être discutés ; les trajets de moins de 200 kilomètres ne représenteront que 7 % des trajets par autocar.

C'est encore le cas de la suppression du dispositif proposé par le président Brottes limitant à neuf ans la durée des contrats d'affiliation dans les réseaux de distribution commerciale (article 10 A), qui est liée à nos doutes sur son impact réel ; de la suppression d'une phrase ambiguë qui semble prohiber la délivrance, par les opticiens, de verres correcteurs sans prescription préalable (article 11 quater C) ; de l'obligation pour les immeubles collectifs faisant l'objet d'une réhabilitation de s'équiper de lignes à très haut débit en fibre optique (article 33 bis) ; de la possibilité pour l'Arcep d'émettre un avis public sur les conditions tarifaires d'accès aux réseaux d'initiative publique (article 33 septies C) ; de l'encadrement des relations entre les hôteliers et les plateformes de réservation par Internet via un mécanisme de contrat de mandat (article 33 octies A). Oui, nos divergences sont surmontables, à moins qu'un vrai sujet de discorde m'ait échappé.

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