La commission des affaires étrangères du Sénat a vraiment une différence d’appréciation avec vous, cher monsieur Mézard, tout comme d'ailleurs la Délégation parlementaire au renseignement, la DPR. À la lecture du rapport de la DPR de 2014, en effet, on voit combien celle-ci souhaite que l’exécutif s’engage davantage dans la protection de nos intérêts économiques et dans la promotion de nos stratégies.
Je comprends, certes, le débat sémantique qui a été posé au sein de la commission des lois. Cependant, à partir du moment où l’on emploie le mot « défense », on s’inscrit tout de même globalement dans un dispositif définissant une position défensive.
Or il est clair, compte tenu du comportement de nos concurrents dont on relate tous les jours les actions dans les médias, compte tenu de ce à quoi sont soumises nos entreprises, et souvent même un certain nombre d’intervenants, y compris nos diplomates, que nous devons adopter des stratégies. De la même manière qu’il peut y avoir de l’espionnage et du contre-espionnage, il doit y avoir du défensif, mais aussi de l’offensif.
C’est la raison pour laquelle la défense des intérêts de la France passe naturellement par une stratégie quelque peu conquérante en matière d’information.