Monsieur le ministre, l’utilisation de l’émotion contre les principes est une chose, mais je ne voudrais pas que ceux qui posent des questions de fond, de principe, puissent être considérés comme étant opposés à la sécurité et aux services de renseignement.
Je respecte tant les services de renseignement que la police et la gendarmerie de notre pays. Globalement, ils font très bien leur travail, qui est de plus en plus difficile. Je vous rappelle que je vous ai défendu dans cette enceinte, il a quelques mois, quand d’autres vous attaquaient sur des questions sur lesquelles nous ne reviendrons pas, mais que vous connaissez…
Votre contre-attaque ne me paraît pas légitime. Si nous sommes attachés à nos services, nous ne sommes pas pour autant des Bisounours ! Les services de renseignement peuvent tuer – ce qui est d’ailleurs normal, il ne faut pas se voiler la face – et empiéter sur la vie privée – là aussi, c’est normal puisque c'est ce que nous votons. Cela ne me choque pas, à condition qu’il ait des règles.
Les services de renseignement sont tout de même différents des autres services de l’État et de la fonction publique, qui ne peuvent pas tuer ni attenter à la vie privée. Nous devons donc y prêter une attention spéciale. Vous avez évoqué, à raison, les bavures. Nous nous souvenons tous de l’affaire du Rainbow Warrior et des allégations de grands représentants de la haute fonction publique à l’époque. Il a toujours eu et il aura toujours des bavures. Mais en quoi est-il attentatoire à l’honorabilité de notre haute fonction publique de se référer à la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen ? Je ne fais peser aucune suspicion, je réclame simplement le respect des principes.