Toutefois, pour notre part, nous avons senti une forme de dépit amoureux chez les entrepreneurs. Ces derniers se sentent soupçonnés d’emblée. Ainsi, l’un d’eux a reçu, à titre purement préventif, un courrier l’informant que si d’aventure son entreprise ne respectait pas les 35 heures, il s’exposerait à des poursuites pénales.
Plusieurs chefs d’entreprise déplorent, par exemple, de n’être pas jugés assez responsables pour assurer la sécurité de leurs apprentis, au point de la garantir par des règles si contraignantes qu’elles en deviennent absurdes et paralysantes. D’ailleurs, le Gouvernement a bien été obligé de les revoir récemment. Faisons confiance aux entreprises, au lieu de les présumer coupables !
La délégation aux entreprises l’a constaté en se rendant à Londres, les sociétés qui ont un pied de chaque côté de la Manche nous ont fait part de la différence d’approche fondamentale entre les administrations nationales. La confiance que l’administration britannique accorde aux entreprises libère l’élan entrepreneurial, ce qui ne l’empêche pas de sanctionner sans états d’âme les cas d’infraction. En France, nombre de ceux qui ont par exemple sollicité un crédit d’impôt recherche ont témoigné avoir subi, dans la foulée, un contrôle fiscal.