Intervention de Dominique Gillot

Réunion du 17 juin 2015 à 21h15
Malades et personnes en fin de vie — Article 8

Photo de Dominique GillotDominique Gillot :

Non, monsieur le président ; je vais donner satisfaction à Mme la ministre en retirant mon amendement.

Je ne pense pas qu’il faille sacraliser les directives anticipées. Le mieux est de parler en famille et de s’exprimer très librement, avec ses enfants ou la personne que l’on aura choisie comme interlocuteur de confiance, sur ses choix concernant sa fin de vie. La recommandation de confidentialité me semble donc quelque peu excessive.

En effet – mais peut-être suis-je la seule à penser ainsi ? –, si l’on veut faire évoluer les mœurs et les habitudes, il faut que ces directives anticipées deviennent une pratique naturelle. À cet égard, je me souviens des difficultés que nous avons rencontrées voilà quelques années pour constituer les banques de greffons, du fait des très fortes réticences qui existaient lorsqu’il s’agissait de donner des autorisations. Nous avons beaucoup progressé aujourd’hui, mais il reste du chemin à parcourir.

Nous devons populariser et socialiser l’établissement des directives anticipées. L’objectif n’est pas de les rendre accessibles le plus rapidement possible. Il s’agit de faire en sorte que l’équipe soignante chargée de prendre en charge en urgence un malade ou une personne blessée lors d’un accident de la route ou d’un accident domestique puisse consulter immédiatement ce document et prendre connaissance d’éventuelles directives.

J’avais même proposé que le nom de la personne de confiance figure dans ce document, afin que l’on ne perde pas de temps et que l’on n’effectue pas de gestes médicaux destinés à soigner des personnes qui ne le souhaiteraient pas.

Je comprends que ma position puisse surprendre. Mais imaginons une personne gravement malade, atteinte de la maladie de Charcot ou d’une sclérose amyotrophique, par exemple, et qui sait qu’elle est condamnée à plus ou moins brève échéance. Elle a un accident de voiture et elle a établi des directives anticipées aux termes desquelles, dans pareille situation, elle ne veut pas faire l’objet d’un acharnement thérapeutique. Si l’équipe du service des urgences qui prend en charge cette personne n’a pas rapidement connaissance de ce choix, elle risque d’engager des procédures médicales qui ne respecteront pas sa volonté et de se le voir reprocher par la suite.

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