Oui. Il est vrai qu'il dispose aujourd'hui de fonds moindres, et qu'il a donc plus besoin de nous. Puis, il faut une part de recherche publique dans les projets que l'ANR subventionne. Nos brevets sont largement issus de cette recherche. Et nous sommes très ouverts aux projets collaboratifs.
L'emploi est lié aux découvertes. Or, avec de plus maigres moyens, nos petites sociétés font plus de découvertes que Sanofi. Mais au moment de diffuser les résultats dans le monde, elles doivent s'associer avec un gros laboratoire, seul à même de commercialiser les produits sur le marché international. C'est pourquoi notre place n'est pas toujours apparente. Ces partenariats ont mis longtemps à se normaliser : ils n'existent que depuis quinze ans, contre vingt-cinq aux États-Unis. À présent qu'ils fonctionnent, notre secteur va très bien.
Nous employons environ 7 000 personnes, dont les trois quarts ont des formations supérieures à Bac + 5, souvent à Bac + 10. Certains ont fait leur post-doc aux États-Unis et ont été recrutés grâce au dispositif permettant de leur offrir un salaire compétitif. Certains sont pharmaciens ou médecins. En moyenne, ils sont jeunes. Qui emploie les jeunes chercheurs, en France ? Surtout nous ! Proportionnellement, nous embauchons beaucoup plus que les grosses entreprises pharmaceutiques. En 2014, nous avons recruté 500 chercheurs, ce qui, rapporté à notre effectif de 7 000, est considérable.