Intervention de Robert Laufoaulu

Réunion du 29 juin 2015 à 16h00
Accession de la nouvelle-calédonie à la pleine souveraineté — Adoption en procédure accélérée d'un projet de loi organique dans le texte de la commission

Photo de Robert LaufoauluRobert Laufoaulu :

Après les événements dramatiques de 1984 et 1988, qui aurait parié sur la poignée de main entre Jacques Lafleur et Jean-Marie Tjibaou ? Impossible, disait-on !

Il y a quelques mois, qui aurait parié sur la tournure heureuse prise lors du dernier comité des signataires ? Impossible, entendait-on partout ! Pourtant, l’unanimité a été trouvée, avec, comme idée centrale, le caractère essentiel de la date du 8 novembre 1998 pour l’application de la restriction du corps électoral.

La voie de la paix et du consensus est difficile, bien évidemment, mais elle est la seule possible. Personne ne veut voir le sang couler à nouveau, et chacun est conscient de la fragilité de l’édifice bâti, pierre à pierre, roc à roc, depuis vingt-cinq ans.

Je veux aujourd’hui apporter mon soutien total à la construction du destin commun de tous les citoyens de Nouvelle-Calédonie. Tant de chemin parcouru me remplit d’espoir pour l’avenir, même si je ne suis pas naïf et si je suis pleinement conscient des tensions latentes qui demeurent et qui m’angoissent parfois quand viennent me hanter des images douloureuses du passé.

Néanmoins, il est tant d’hommes et de femmes de bonne volonté en Nouvelle-Calédonie que ce destin commun sera, j’en suis sûr, le cadre de l’avenir en construction sur cette terre merveilleuse. Il faut laisser les citoyens renforcer leurs liens et bâtir cette identité nouvelle et républicaine.

L’État doit, bien sûr, être là pour accompagner, dans l’impartialité qui doit toujours prévaloir à son action, les Calédoniens dans ce « grand œuvre ». Cependant, ce sont ces derniers qui doivent parfaire leur réconciliation et inventer leur destin commun, auquel, peu à peu, pourront s’agréger par la suite ceux qui sont arrivés après, qui ont choisi de vivre en Nouvelle-Calédonie et d’y faire souche.

La sortie de l’accord de Nouméa est évidemment un enjeu qui se rapproche et qui est tout à fait primordial. Là encore, je fais le pari que les Calédoniens trouveront la solution adéquate : peut-être le consensus pour renforcer la cohésion citoyenne et faire l’économie des tensions inutiles et dangereuses en concentrant les débats sur l’essentiel.

Voilà, en quelques mots, le message de confiance et d’espérance que je voulais adresser à tous nos compatriotes de Nouvelle-Calédonie, en formant le vœu personnel que le renforcement de la citoyenneté calédonienne soit un chemin vers l’attachement à la France, cette France qui montre, dans le processus qu’elle a encouragé, qu’elle est une grande nation démocratique.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion