Intervention de Roland Courteau

Réunion du 9 juillet 2015 à 21h30
Transition énergétique — Article 11

Photo de Roland CourteauRoland Courteau :

Les biocarburants de première génération se trouvent, pour une surface donnée, en concurrence avec les cultures alimentaires. Par ailleurs, ces cultures destinées à la fabrication des biocarburants nécessitent des apports spécifiques en eau et produits phytosanitaires, ainsi que la consommation d’une certaine quantité d’énergie, souvent d’origine fossile. Et, bien sûr, elles mobilisent des terres qui ne sont plus destinées aux cultures alimentaires.

Ces éléments doivent être pris en compte pour l’analyse du bilan de ces productions de biocarburants de première génération.

Un autre point est particulièrement controversé : le changement d’affectation des sols, qui peut être direct ou indirect. Le changement d’affectation indirect consiste à déplacer certaines cultures alimentaires vers d’autres surfaces, en raison de la concurrence avec les cultures énergétiques, ce qui induit recul des forêts, déforestation et retournement des prairies. Or il faut savoir que les sols à végétation permanente contiennent d’énormes stocks de carbone, qui peuvent aller jusqu’à 1 580 gigatonnes, soit deux fois plus que dans l’atmosphère. Par nature, ce stock est 1, 6 fois plus élevé dans les sols à végétation permanente, prairies et forêts, que dans les sols cultivés.

Tout changement d’affectation des sols à végétation permanente suscite donc une décomposition accélérée du carbone, avec des émissions importantes.

Par conséquent, quand on parle de biocarburants de première génération, le changement indirect d’affectation des sols doit vraiment être pris en compte.

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