Madame la ministre, je ne peux pas vous laisser dire que l’adoption de mon amendement conduirait à un recul. Vous n’avez parlé que de sa première partie, sans aborder sa seconde partie, dans laquelle je propose d’avancer de deux ans, c’est-à-dire à 2020, l’interdiction d’utilisation des produits phytosanitaires pour les particuliers prévue en 2022. Au final, je considère donc que mon amendement est équilibré.
En revanche, si nous proposons de reculer d’un an cette interdiction pour les personnes publiques, principalement les communes, c’est parce que cette mesure, comme l’a très justement souligné à l’instant M. Jean-Claude Lenoir, n’est pas évidente à mettre en œuvre, en particulier dans les plus petites d’entre elles.
Vous avez utilisé un terme cher à Ronan Dantec, à savoir le mot lobbies. Pour avoir eu certains d’entre eux au téléphone, je puis vous assurer qu’ils n’ont pas du tout envie que cet amendement soit adopté ! Globalement, notre proposition d’avancer de deux ans l’interdiction de l’utilisation des produits phytosanitaires par les particuliers, qui, je le répète, en sont les plus importants consommateurs en volume, ne leur est pas du tout favorable.
Cet amendement va donc dans le sens que vous souhaitez, à savoir la renonciation le plus tôt possible à l’utilisation des produits phytosanitaires pour des raisons de santé publique. Je souscris à cet objectif, mais je demande simplement que l’on prenne en compte les difficultés que cette mesure pourra créer pour les communes, en particulier les plus petites d’entre elles.