Mes chers collègues, observez les conséquences de la dispersion dans la nature des sacs de caisse en plastique à usage unique, et plus particulièrement dans nos mers et océans !
Personnellement, je serai très intransigeant concernant l’alinéa 5 : je souhaite l’interdiction, à compter du 1er janvier 2016, des sacs de caisse à usage unique, sans dérogation pour les sacs compostables – même en compostage domestique – et composés pour tout ou partie de matière biosourcée.
S’ils étaient constitués entièrement de matière biosourcée, peut-être serais-je d’accord. Cependant celle-ci n’est présente qu’en faible quantité dans ces sacs, qui sont de plus en plus nombreux dans nos rivières, nos mers et nos océans – qu’ils soient constitués de plastique à 80 % ou à 100 % –, les fonds marins de la Méditerranée étant plus fortement colonisés que certains espaces océaniques.
À la suite de la fragmentation de ces sacs, le nombre de microdéchets plastiques atteint des pointes de près de 900 000 par kilomètre carré en Méditerranée, et seulement sur la colonne d’eau des vingt premiers centimètres – au-delà, on ne peut plus les compter. Des études convergentes ont recensé 260 espèces animales qui ingèrent ces débris plastiques. Quelque 95 % des oiseaux trouvés morts, les fulmars par exemple, avaient ingéré du plastique. Par ailleurs la ressemblance de ces débris avec le zooplancton et le phytoplancton dont se nourrissent en mer les larves est source d’occlusions intestinales.
Des individus appartenant à environ 700 espèces marines se sont révélés contaminés par des microplastiques. Plus leur densité est grande, plus la probabilité est grande que ces derniers s’accumuleront dans les chaînes alimentaires, et pourquoi pas dans nos estomacs.
Arrêtons le massacre ! Interdisons ces sacs de caisse en plastique et à usage unique, même s’ils sont en partie constitués de matière biosourcée. Arrêtons les ravages, tant qu’il est encore temps, d’autant plus que nous découvrons un autre type de pollution en mer, je veux parler des microfibres plastiques, qui proviennent de nos vêtements après passage en machine à laver. Cela commence à faire beaucoup !
Je soutiendrai donc dans quels instants l’amendement n° 160 de Mme Didier.