Intervention de Serge Urbano

Délégation sénatoriale à l'Outre-mer — Réunion du 11 juin 2015 : 1ère réunion
Deuxième table ronde : quelles politiques publiques mettre en oeuvre pour préserver la biodiversité ultramarine

Serge Urbano, vice-président de France Nature Environnement :

Afin de traiter les enjeux auxquels nous faisons face en matière de reconquête de la biodiversité, tant en métropole qu'en outre-mer, la future Agence française pour la biodiversité doit être dotée de la puissance et des moyens appropriés. L'idée de sa création avait émergé lors du Grenelle de l'environnement en 2007, mais sa concrétisation ne survient qu'en 2015. Compte tenu des enjeux et des missions qu'il avait été initialement envisagé de confier à l'agence, les moyens doivent être à la hauteur des ambitions. Sans quoi, une étape majeure aura été ratée. Le plan ambitieux de maîtrise foncière auquel collaborera le Conservatoire du littoral, par exemple, exigera des moyens substantiels.

Les premiers préfigurateurs avaient envisagé d'allouer à l'Agence française pour la biodiversité un budget de l'ordre de 400 millions d'euros par an. Or, à l'occasion de la conférence organisée à Strasbourg sur sa mise en place, l' « Appel de Strasbourg » a évalué les besoins à 500 millions d'euros. Actuellement, sous l'effet du redéploiement des quatre établissements qui y seront intégrés, le budget prévu atteint environ 230 millions d'euros seulement.

Nous sommes tous conscients du contexte budgétaire contraint. Toutefois, à une loi de reconquête de la biodiversité valorisant les missions et les ambitions doivent correspondre des moyens adéquats. Le monde associatif soutient totalement le projet de loi à condition que les moyens alloués permettent de répondre aux enjeux.

Par ailleurs, la France s'apprête à transposer le Protocole de Nagoya à travers le mécanisme d'accès et de partage des avantages (APA). Toutefois, la consultation des communautés autochtones est prévue sur les savoirs, non sur l'exploitation des ressources génétiques. Or, l'application du Protocole de Nagoya implique de les consulter également sur ce sujet. En tant qu'administrateur du Parc national de Guyane, j'insiste sur ce point, car il faut un juste retour des ressources territoriales.

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