Intervention de Pascale Boistard

Réunion du 21 juillet 2015 à 9h30
Questions orales — Nécessaire développement des maisons d'assistants maternels

Pascale Boistard, secrétaire d'État auprès de la ministre des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes, chargée des droits des femmes :

Monsieur le sénateur, vous l’avez rappelé, les maisons d’assistants maternels ont été créées par la loi du 9 juin 2010.

Avant cela, le législateur avait autorisé le regroupement de quatre assistants maternels au sein d’un local tiers pour qu’ils puissent accueillir des enfants en dehors de leurs domiciles respectifs. Ce regroupement ne pouvait pas avoir lieu sans la signature d’une convention entre trois acteurs : les assistants maternels, la caisse d’allocations familiales et le président du conseil départemental. En outre, il n’était pas encore question, dans ce premier modèle, de délégation d’accueil entre assistants maternels.

En créant les maisons d’assistants maternels, le législateur est venu assouplir ce dispositif. Les MAM réunissent dans un même local jusqu’à quatre assistants maternels pouvant chacun accueillir quatre enfants au plus. Chaque famille emploie un seul assistant maternel mais la loi autorise l’assistant maternel qui accueille un enfant à déléguer cet accueil aux autres professionnels présents. La signature d’une convention n’est plus obligatoire.

La nouveauté du dispositif de même qu’un cadre juridique assoupli expliquent en grande partie ce que vous estimez être un manque de soutien institutionnel. Une enquête conduite par le ministère des affaires sociales en 2012 a même conclu à une certaine défiance institutionnelle à l’égard des MAM, en particulier de la part des pouvoirs publics locaux.

Pourtant – et c’est également une conclusion forte de cette même étude –, les MAM répondent à des besoins émergents. En premier lieu, ces maisons correspondent pour une part importante à un profil d’assistants maternels plus jeunes et plus diplômés. En deuxième lieu, l’exercice en MAM permet aux assistants maternels expérimentés de rompre leur isolement professionnel. Enfin, en troisième lieu, les assistants maternels peuvent mutualiser un local et ne sont donc plus contraints par la localisation ou la taille de leur domicile, qui constitue souvent un frein à leur activité.

Les MAM contribuent ainsi à renforcer l’attractivité du métier d’assistant maternel et répondent en outre aux besoins des parents, qui se sentent rassurés par un accueil familial adapté au rythme de leur enfant et par un exercice proche du collectif.

Telles sont les raisons qui expliquent que les MAM se développent et que le Gouvernement les soutient tout en veillant à en sécuriser le dispositif. Fin 2012, on comptait près de 530 MAM en activité, contre 230 en 2011, la plupart d’entre elles rassemblant trois assistants maternels et accueillant entre dix et douze enfants.

À ma demande, la direction générale de la cohésion sociale pilote un groupe de travail qui réunit l’association nationale des MAM, les représentants des collectivités territoriales, les caisses de sécurité sociale, des partenaires sociaux et des assistants maternels.

D’ici à fin septembre, les travaux de ce groupe de travail aboutiront à la rédaction d’un référentiel qui sera diffusé auprès des services de protection maternelle et infantile. Si des recommandations d’évolutions juridiques sont formulées, je les étudierai attentivement.

Ainsi, le Gouvernement agit pour accompagner le développement des MAM et pour répondre aux besoins des familles.

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