Intervention de Michel Fontaine

Réunion du 21 juillet 2015 à 9h30
Questions orales — Plans de prévention des risques naturels à la réunion

Photo de Michel FontaineMichel Fontaine :

Ma question porte sur les plans de prévention des risques naturels engagés par l’État à La Réunion, et sur les contraintes qu’ils impliquent au regard des spécificités de l’île.

En effet, La Réunion, qui s’étend sur une surface d’à peine 2 512 kilomètres carrés, est soumise à une multitude de phénomènes naturels d’ordre climatique et volcanique liés à sa situation géographique.

Si les premiers plans de prévention des risques approuvés à La Réunion concernaient principalement les inondations, depuis quelques années l’État a engagé des études pour la réalisation de nouveaux plans, les plans de prévention des risques naturels, ou PPRN, associant différents types d’aléas : inondation, mouvement de terrain ou recul de trait de côte.

À La Réunion, plusieurs PPR dits « multirisques » ont donc été prescrits et portés à connaissance par l’autorité préfectorale. De ce fait, certaines zones urbaines des plans d’occupation des sols, POS, ou des plans locaux d’urbanisme, PLU, affectées par des aléas élevés se sont retrouvées, du jour au lendemain, inconstructibles.

Or, pendant la phase du porter à connaissance des PPR, il appartient au maire de faire application, le cas échéant, de l’article R. 111-2 du code de l’urbanisme, pour interdire les nouvelles constructions dans les zones les plus exposées. Le maire doit donc faire face à l’indignation des administrés qui apprennent la suppression ou la diminution de leurs droits à construire.

Le PPR se révèle être un document délicat à appliquer à La Réunion, territoire insulaire exigu, composé de massifs montagneux peu propices à l’urbanisation, où le réseau hydrographique est dense et connaît de fréquents phénomènes pluvieux importants.

En outre, la population se concentre principalement sur la frange littorale de l’île, et ce littoral est aujourd’hui concerné par de nouveaux aléas côtiers. À cela s’ajoutent la nécessité de préserver les terres agricoles et les contraintes du parc national, qui lui-même limite les activités des hommes afin de préserver les richesses environnementales. Enfin, la démographie est soutenue, ce qui suscite d’importants besoins en foncier.

Dans ce contexte, la mise en place des PPRN accentue la raréfaction du foncier mobilisable, faisant émerger des tensions au sein de la population, et se révèle être un frein au développement du territoire.

Aussi serait-il souhaitable, lors de l’élaboration des PPR, d’avoir une meilleure appréciation des particularités locales jusqu’au niveau de la parcelle.

Pour ces raisons, j’aimerais connaître les mesures qui pourraient être prises pour mieux prendre en compte les spécificités de l’île de la Réunion.

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