Intervention de Christian Eckert

Réunion du 21 juillet 2015 à 21h30
Règlement du budget de l'année 2014 — Rejet d'un projet de loi en nouvelle lecture

Christian Eckert :

Madame la présidente, mesdames, messieurs les sénateurs, dans la mesure où je me suis longuement – sans doute trop longuement – exprimé en première lecture, je me contenterai ce soir – quitte à vous décevoir ! – de répondre brièvement à quelques questions précises ou de corriger certaines erreurs qui ont pu être commises.

Monsieur Delahaye, vous avez évoqué la question des opérateurs. Sur ce sujet, je ne peux pas être d’accord avec vous. Comme je l’ai indiqué ce matin même à l’une de vos collègues au cours de la séance des questions orales sans débat, dans ce domaine, la politique conduite par le Gouvernement a été extrêmement rigoureuse. §Nous aurons l’occasion d’y revenir et nous vous proposerons, lors de l’examen du projet de loi de finances pour 2016, texte sur lequel nous sommes évidemment déjà en train de travailler, la fusion d’un certain nombre d’opérateurs. Nous souhaitons par ailleurs continuer à plafonner les taxes qui leur sont affectées.

Monsieur le sénateur, vous avez également mis l’accent sur les dépenses de certains opérateurs. Pour ma part, j’ai fait le constat, que vous partagerez sans doute, que les recettes d’un certain nombre d’entre eux, notamment en termes de taxes affectées, ont bondi. De ce point de vue, le principe de plafonnement des ressources des opérateurs que nous avons inscrit dans la loi de programmation des finances publiques pour les années 2014 à 2019 – sur ce sujet, notre position a été très largement partagée – contribuera à une meilleure maîtrise de leurs dépenses. Je ne rappelle pas les chiffres que j’ai cités ce matin et vous renvoie au compte rendu des débats.

Monsieur Gattolin, vous m’avez interrogé sur les indicateurs de richesse. Ainsi que le prévoit le texte adopté par le Parlement, vous trouverez en annexe du projet de loi de finances pour 2016 un certain nombre d’indicateurs, choisis par le Gouvernement parmi ceux qui ont été retenus par le Conseil économique, social et environnemental et France Stratégie.

J’en viens au montant des crédits, toutes choses confondues, alloués aux politiques environnementales. Monsieur le sénateur, vous avez cité trois ou quatre dispositifs que j’ai déjà mentionnés ici même. En revanche, vous en avez oublié un certain nombre, notamment la taxe générale sur les activités polluantes, la TGAP, ou la contribution climat-énergie. Vous avez également évoqué le fonds de financement de la transition énergétique. Je tiens à vous rassurer : à la suite de l’adoption d’un amendement déposé dans le cadre de l’examen du projet de loi relatif à la transition énergétique pour la croissance verte, ce fonds est aujourd’hui opérationnel. Plus précisément, il le sera dès la promulgation de ce texte, qui vient d’être adopté définitivement par le Parlement. Par conséquent, d’ici peu, sauf avatar constitutionnel – j’ignore d’ailleurs si le Conseil constitutionnel a été saisi de ce texte –, le Gouvernement sera en mesure de financer les premiers projets par un système d’avances. La situation sera régularisée lors de l’examen du projet de loi de finances rectificative, ainsi que le prévoient les dispositions adoptées.

Enfin, monsieur Delattre, nous aurons, bien sûr, tous les débats légitimes qui nous opposent souvent. Néanmoins, je souhaiterais vous corriger sur un point. Vous dites que l’année 2014 a marqué la fin de la réduction des déficits publics. Non ! Je vous rappelle les chiffres : le déficit public était de 5, 8 % du PIB en 2011, de 4, 8 % en 2012, de 4, 1 % en 2013 et de 4 % en 2014. (Il s’agit bien d’une diminution continue !

Vous pouvez estimer, comme certains, que cette baisse est insuffisante ; mais d’autres pensent qu’elle est trop forte et entraîne des conséquences récessives, y compris en termes de croissance. Tout cela, je peux l’entendre. Mais je vous le dis et je l’assume : si certaines décisions que nous avons prises, et qui ont parfois pesé sur la situation de nos concitoyens, portent leurs fruits, c'est parce que les déficits publics continuent de baisser.

Encore une fois, chacun peut porter son appréciation sur le rythme et les conséquences économiques et sociales de cette démarche. Pour ma part, je le répète, je l’assume au nom du gouvernement que je représente ici ce soir. Nous poursuivrons cette tendance en 2015 : nous devrions parvenir à un déficit de l’ordre de 3, 8 % du PIB, qui est le chiffre retenu dans le projet de loi de finances initiale. À ce stade, rien ne m’indique que ce taux ne sera pas tenu. Nous aurons, bien sûr, l’occasion de le vérifier ensemble. On n’est jamais à l’abri de bonnes nouvelles ! On peut aussi être victime d’aléas négatifs, selon l’expression consacrée.

Nous ne disposons, à ce stade de l’année, que de données très partielles. Je vous indique, car j’aime être transparent, que nous n’avons pas aujourd’hui les résultats des première et deuxième émissions de l’impôt sur le revenu. Je suis donc incapable de vous dire si nos prévisions seront tenues en la matière. Mais les indicateurs dont nous disposons sur la TVA et l’impôt sur les sociétés nous montrent que, globalement, les estimations figurant dans le projet de loi de finances initiale devraient être a priori respectées. Nous avons bon espoir d’atteindre le chiffre de 3, 8 % du PIB, et donc de continuer à faire baisser le déficit.

Je le répète, chacun porte sa propre appréciation sur le rythme et la qualité de cette tendance. Mesdames, messieurs les sénateurs, j’ai cru comprendre que vous alliez laisser le dernier mot à l'Assemblée nationale, qui se prononcera demain. Au moins aurons-nous pu nous retrouver ce soir pour débattre de ce projet de loi de règlement. Puisque je ne devrais pas revenir au Sénat avant la fin de la session extraordinaire, je vous donne rendez-vous à l’automne.

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