Qu’on ne relaie donc pas dans cet hémicycle les arguments d’opérateurs qui défendent leurs intérêts. Nous défendons, nous, l’intérêt général et celui du budget de la France !
Au total, je pense que le choix stratégique qui nous est proposé épouse la modernité et va dans le bon sens, y compris pour ce qui est du calendrier.
Bien sûr, les éditeurs rencontreront des problèmes lors du passage aux nouvelles normes ; mais ils en tireront aussi des avantages, puisque tout le monde bénéficiera de la très haute définition. Jusqu’à présent, les téléspectateurs se contentaient d’une moindre qualité de service, et prenaient même pour de la très haute définition ce qui n’en était pas. Quand ils se seront habitués aux écrans à très haute définition, ils ne voudront plus se servir d’autre chose ! Permettre à tout le monde d’accéder à la très haute définition présentera donc des avantages pour les éditeurs, qui, au demeurant, ont tous prévu d’investir dans des délais très courts pour s’adapter.
Dans un premier temps, sans doute, cette évolution entraînera des coûts ; ainsi, les acteurs nous signalent qu’ils risquent de perdre de la publicité au début, le temps que leurs téléspectateurs migrent. Il est logique que les représentants d’Arte nous tiennent ce discours, et d’ailleurs nous les défendons. Il est tout aussi logique de leur faire observer que les investissements auraient dû être réalisés de toute manière, et que, grâce au nouveau mode de compression, le coût d’un abonnement satellitaire, par exemple pour Arte, baissera de manière considérable. Ces acteurs bénéficieront donc d’avantages à moyen terme, y compris en termes financiers.
Mes chers collègues, notre rôle n’est pas de compiler les craintes de tous les secteurs lorsqu’un changement est envisagé. Tout changement comporte une part d’inconnu pour tout le monde, puisqu’on quitte une situation familière et que les évolutions entraînent des désavantages en même temps que des avantages. §Ainsi, chaque secteur s’inquiète des désavantages qu’il prévoit pour lui : les opérateurs, les diffuseurs et même les citoyens, qui, s’ils auront l’avantage de bénéficier de la très haute définition, devront au départ équiper leur téléviseur d’adaptateurs.
Lorsqu’on réforme, on éveille nécessairement des craintes. Nous devons légiférer dans le sens de la réforme juste et moderne dont le pays a impérativement besoin, non pas en additionnant les craintes pour justifier l’immobilisme, mais en essayant d’y répondre !