J’ai bien écouté votre explication, monsieur le ministre, mais je dois avouer qu’elle ne m’a absolument pas convaincu. Je ne suis évidemment pas opposé à l’ouverture de lignes d’autocar là où il n’y a pas de voie ferrée. En revanche, nous connaissons depuis des années de multiples exemples de fermetures de lignes ferroviaires remplacées par des liaisons assurées par des autocars. On parle de « substitution routière », selon l’expression historiquement consacrée.
Je vais citer un exemple que connaît notre collègue Évelyne Didier : il ne concerne pas mon département, mais ceux de la Marne et de la Meuse, avec la ligne Châlons-en-Champagne-Verdun. Cette ligne était desservie trois fois par jour par un autorail qui faisait l’aller-retour, avec peu de passagers en raison d’horaires inadaptés, à 90 kilomètres à l’heure sur une voie dont l’état était acceptable. La SNCF a prétendu que le coût des travaux était trop élevé et a effrayé les élus. Les choses se sont faites en catimini au mois de décembre : on a remplacé les trains par des bus et le temps de parcours s’est trouvé allongé de quarante minutes. On ne peut pas parler de progrès !
Il me semble donc qu’il faut poser les bonnes questions, notamment en matière de sécurité, puisque le train est plus sûr que l’autocar. Il faut aussi tenir compte du développement durable.
Pour l’ensemble de ces raisons, je voterai ces amendements.