Monsieur le ministre, nous sommes heureux de vous retrouver pour cette réunion conjointe de la commission des affaires étrangères et du groupe de liaison du Sénat sur les chrétiens d'Orient que préside Bruno Retailleau. Nous vous remercions l'un et l'autre d'avoir accepté de venir nous rencontrer à cette heure matinale, avant le conseil des ministres, afin de nous éclairer notamment sur les résultats de la conférence internationale sur les minorités persécutées qui s'est tenue hier, sur votre initiative, après votre intervention au Conseil de sécurité de l'ONU du 27 mars dernier dont chacun se souvient.
Une mobilisation diplomatique est engagée ; elle était évidemment nécessaire. Notre pays, compte tenu de ses traditions, doit y tenir toute sa place. Vous nous parlerez de la démarche qui a été proposée hier, de la charte d'action et de ses différentes dimensions. Vous nous parlerez également des aspects matériels et financiers de cette mobilisation.
L'enjeu est considérable et la tragédie dans la tragédie que constitue le sort particulier des chrétiens ne peut que nous inciter à rechercher des solutions tendant à assurer à cette région un avenir paisible et équilibré et à garantir le droit des chrétiens d'Orient à vivre sur leurs terres.
Cette question s'inscrit dans un contexte international particulièrement grave, sur lequel le Président de la République s'est exprimé en début de semaine.
Dans cette perspective, monsieur le ministre, cher Laurent Fabius, que peut-on espérer de la démarche de réconciliation entreprise, en Irak, par le gouvernement al-Abadi ?
Que faut-il attendre, concernant la Syrie, de la situation décrite en ce début de semaine par les autorités françaises ? Notre perception de la situation a-t-elle légèrement évolué ? L'entretien que vous avez accordé hier au Parisien était éclairant à cet égard.
Que doit-on redouter au Liban, ce pays étant aujourd'hui au bord de l'implosion en raison de son extrême fragilité institutionnelle, et en Libye, compte tenu de la désorganisation de l'appareil d'État ?
En Égypte, les coptes sont plus nombreux, mais le président al-Sissi est-il réellement déterminé à éviter de nouveaux assassinats au sein de cette communauté déjà durement frappée ?
Toutes ces questions ne se limitent pas à la lutte contre le terrorisme, mais celle-ci n'est pas séparable des crises importantes traversées aujourd'hui par le Proche et le Moyen-Orient.
Je vous remercie donc encore une fois d'avoir bien voulu participer à cette audition afin de nous éclairer sur ces sujets, monsieur le ministre. Je laisse la parole à mon collègue Bruno Retailleau, qui préside le groupe de liaison, de réflexion, de vigilance et de solidarité avec les chrétiens d'Orient du Sénat.