Intervention de Bariza Khiari

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 9 septembre 2015 à 8h30
Conférence internationale de paris du 8 septembre 2015 sur les minorités persécutées au moyen-orient — Audition de M. Laurent Fabius

Photo de Bariza KhiariBariza Khiari :

Monsieur le ministre, je voulais tout d'abord vous remercier de votre investissement de longue date sur cette question, qui a permis d'aboutir à la très intéressante conférence qui s'est tenue hier.

Je n'ai pas de questions particulières à vous poser, mais je souhaitais vous faire part de trois points importants que j'ai relevés à l'occasion de cette conférence de très haut niveau, qui regroupait un nombre impressionnant de pays.

Premièrement, tous les ministres des affaires étrangères qui se sont exprimés ont souligné que, pour ces populations, la citoyenneté primait l'identité religieuse. Ce point me semble extrêmement important. Même si les termes de « minorités » ou de « composantes » les gênent quelque peu, le terme de « citoyens », et même de « citoyens de plein droit », a été employé à de nombreuses reprises.

Deuxièmement, si l'on dit souvent que la présence des chrétiens d'Orient est consubstantielle à l'identité du Moyen-Orient, on ne dit pas assez que la présence des musulmans en Europe fait désormais partie de l'identité de l'Europe. C'est ce qu'a fort justement rappelé Federica Mogherini, Haute représentante de l'Union européenne. Cette affirmation fait écho à un débat qui se tient actuellement et dans lequel certains osent affirmer que l'on peut choisir ses réfugiés en fonction de leur religion. Cette manière de penser renvoie à la préférence nationale, ce qui est assez indigne s'agissant du droit d'asile.

Troisièmement, l'ayatollah irakien Sayyid al-Hakim a expliqué, certes de manière assez feutrée, que si les tensions entre chiites et sunnites étaient réelles, l'on ne disait pas assez, pour des raisons politiques ou économiques, que ces tensions étaient dues à la « wahhabisation » de l'islam. Ce mouvement sectaire et austère qui a vu le jour au XIXe siècle constitue véritablement le cancer de l'islam, et ce cancer produit des métastases grâce aux pétrodollars.

Je ne comprends d'ailleurs pas pourquoi, hier, l'Arabie saoudite n'était pas représentée.

Je voulais donc faire ces trois observations, au-delà des moments d'émotion rappelés par Bruno Retailleau, notamment lorsque la députée yézidie s'est exprimée pour évoquer le sort de son peuple.

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