Je l’ai indiqué tout à l’heure dans mon intervention liminaire, le Gouvernement a la volonté de rétablir les dispositions qui ont été supprimées par la commission des affaires sociales du Sénat et qui lui paraissent les plus importantes et les plus structurantes du présent projet de loi. Je présenterai des amendements à cette fin.
L’article 2, préalablement à sa suppression par la commission susvisée, permettait d’établir un parcours éducatif en santé. Pourquoi ce parcours ? Tout le monde le constate, la santé se construit dès l’enfance : c’est à cette période que des réflexes, des comportements, des habitudes doivent être acquis. Les inégalités en matière de santé s’établissent à ce moment-là, inégalités non pas en termes de droits objectifs, mais inégalités liées aux conditions de vie, à la capacité d’être informé, d’acquérir des bons réflexes, et ce quels que soient le milieu social, les habitudes culturelles des parents, le lieu d’habitation, l’école fréquentée.
L’enjeu fondamental, c’est d’en finir non pas avec l’opposition, mais avec la séparation qui existe aujourd’hui entre ce qui se passe dans le secteur de la santé de ville et ce qui se passe à l’école, de faire en sorte que les priorités de santé publique telles qu’elles sont définies pour le pays soient intégrées dans un parcours éducatif. Celui-ci ne sera pas évidemment un cours de santé, mais, à partir de la maternelle et jusqu’au lycée, les programmes d’enseignement et les activités scolaires mettront en avant les priorités et les messages d’information et de prévention.
Pour la première fois, véritablement, un projet de loi prévoit de mettre en cohérence les objectifs de santé publique définis par le ministère chargé de la santé et les actions menées en faveur de la santé des enfants au sein de l’éducation nationale.
L’article 2 est donc très important. C’est pourquoi, mesdames, messieurs les sénateurs, je vous en propose le rétablissement.