Intervention de Gérard Roche

Réunion du 15 septembre 2015 à 21h30
Modernisation de notre système de santé — Article 5 quinquies C

Photo de Gérard RocheGérard Roche :

Je partage à peu de choses près le point de vue de M. Amiel sur cet amendement que j’ai trouvé surprenant.

À mes yeux, cet amendement comporte deux parties : une partie sanitaire et une partie sociale. La première renvoie aux patients souffrant de pathologies lourdes – les insuffisances respiratoires ou rénales, les cancers en stades terminaux – qui entraînent un amaigrissement, voire un symptôme de dénutrition avec des complications telles que des escarres. Rongées par la maladie, ces personnes n’ont plus faim.

Le soin et le respect dus à ces malades consistent à adapter la nutrition à ce manque d’appétit, et même dans certains cas au profond dégoût que provoque la nourriture, en leur proposant par exemple des compléments alimentaires.

Le vieillissement entraîne également des problèmes de nutrition, posant la question de la maltraitance passive, à domicile comme cela a déjà été dit, mais aussi dans les EHPAD dont je souhaite dire un mot.

Dans certains EHPAD ayant un GIR moyen très élevé et où sont donc pris en charge de nombreux patients dépendants, il arrive que deux soignants soient chargés de faire manger trente personnes. Or il ne suffit pas de poser le plateau devant de tels patients, il faut prendre le temps de les aider à se nourrir, ne serait-ce qu’en ouvrant un pot de yaourt. Il ne s’agit pas là de maltraitance ou de mauvaise volonté mais de manque de moyens, ce qui soulève la question du forfait journalier et du reste à charge des familles.

À mes yeux, cet aspect plus social du problème devra être repris dans le cadre du débat sur le projet de loi sur le vieillissement, par le biais d’un amendement. Pour le reste, on est dans le domaine du soin et cet aspect n’a pas sa place dans la loi.

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