L’article 21 bis a suscité de vives réactions de la part d’un certain nombre d’associations de personnes handicapées, des handicapés eux-mêmes et de leurs familles.
Tous dénoncent une mesure qui permettrait aux MDPH d’orienter ces personnes handicapées en fonction non plus uniquement de leurs besoins, mais des ressources mobilisables. Comme cela vient d’être dit, le problème crucial est celui du manque d’établissements à même de recevoir ces personnes.
Au-delà du fait que les acteurs concernés qui nous ont alertés estiment qu’aucune réelle concertation n’a eu lieu sur le sujet, nous devons évaluer les conséquences d’une telle mesure.
En effet, ces associations attirent notre attention sur leur crainte de voir primer, au final, la décision unique de la MDPH – notamment pour les personnes autistes ou polyhandicapées –, même si le Gouvernement a bien précisé dans son amendement, comme l’a rappelé Mme la secrétaire d’État, que la décision sera prise après avis de la personne handicapée ou de sa famille.
Les associations craignent qu’il n’y ait plus d’orientation fondée uniquement sur les besoins de la personne, dans la mesure où la MDPH pourra choisir d’élaborer ce « plan d’accompagnement global » dès lors qu’elle anticipera une difficulté, avant même d’avoir décidé d’une première orientation fondée sur les besoins de la personne.
Ces associations considèrent à raison que, dans la mesure où la MDPH pourra décider d’élaborer un plan d’accompagnement global « en cas d’indisponibilité ou d’inadaptation des réponses connues, en cas de complexité de la réponse à apporter, ou de risque ou de constat de rupture du parcours de la personne », le choix de la personne handicapée aura peu de poids.
Dans un contexte de restrictions budgétaires, le risque est grand de raisonner d’abord en termes d’économies en matière de dépenses sociales et de santé, y compris s’agissant des dépenses en faveur des personnes handicapées.
Il est plus que jamais nécessaire de créer des places supplémentaires dans les structures médico-sociales. J’ai été confrontée, en tant qu’orthophoniste, à ce manque criant de places qui aboutit à des situations de blocage. Ces vingt dernières années, la situation s’est encore dégradée du fait de la fermeture de nombre d’établissements. Il s’agit donc d’un investissement urgent et indispensable à mener pour permettre à toutes et tous d’être pris en charge dans le respect et la dignité.
Cet amendement n’étant pas vraiment au point et ne correspondant pas aux besoins des personnes en situation de handicap, nous voterons contre.