Je suivrai bien entendu la commission. Cet amendement a cependant le mérite de mettre l’accent sur un problème très particulier, celui de l’état actuel de la psychiatrie en France.
Nous manquons cruellement de médecins psychiatres, notamment en ville ; quant aux services hospitaliers, nous savons combien ils sont démunis et combien sont grandes leurs difficultés, en particulier dans les spécialités comme la pédopsychiatrie. Pour une consultation en urgence de pédopsychiatrie s’agissant d’un enfant souffrant de graves troubles du comportement, l’« urgence » doit attendre deux mois au minimum pour un établissement dépendant d’un conseil général et parfois dix-huit mois quand c’est une famille qui demande le rendez-vous !
La faute n’en incombe pas aux médecins, mais au manque de médecins. Si l’on est charitable, on dira que la psychiatrie a des difficultés ; si l’on est réaliste, on dira qu’elle est sinistrée !
Devant cette réalité, les médecins généralistes sont en première ligne. Ce sont eux qui doivent affronter les difficultés aiguës des familles : les problèmes psychiatriques, les troubles du comportement, les arrêts de traitement imprévus, qui provoquent des situations terribles.
Pour avoir moi-même été médecin généraliste, je peux témoigner du nombre d’occasions où j’ai dû faire de la psychiatrie sans avoir reçu de formation spécifique : j’ai appris sur le tas, de façon empirique. Mais, dans les conditions que j’ai rappelées, la formation en psychiatrie des médecins généralistes devient une nécessité, sur laquelle cet amendement a le mérite d’insister.