D’une certaine façon, madame la sénatrice, vous avez raison : je suis moi aussi convaincue de la nécessité de ménager plus de liens et de formations communes entre les travailleurs sociaux et les professionnels de santé.
Néanmoins, les travailleurs sociaux ne sont pas des professionnels de santé, et vice-versa : il existe tout de même des différences. Cela dit, pour améliorer la prévention en santé pour les personnes en situation de précarité ou de handicap, il faut que les travailleurs qui sont en contact avec elles au quotidien soient au minimum formés à ces questions de santé.
Pourtant, si l’on inscrit dans la loi que le travail social doit intégrer le champ de la prévention et de la promotion de la santé, on en fait une démarche de santé publique. Or cela ne relève pas des missions du travail social et du champ de formation des travailleurs sociaux. Je ne pense donc pas que ce soit la meilleure façon de faire.
En outre, nous devons prendre en compte les états généraux du travail social, qui sont en cours depuis maintenant plus d’un an et demi. Le Premier ministre nous a confié, à Mme la ministre des affaires sociales et moi-même, la rédaction d’un plan d’action. Nous le lui remettrons d’ici à la fin du mois d’octobre, et il sera présenté en conseil des ministres.
À cette fin, des discussions extrêmement importantes ont lieu actuellement avec l’ensemble des organisations syndicales au sujet de la formation des travailleurs sociaux. Dès lors, il me semble que l’adoption de cet amendement perturberait cette concertation.
Cet amendement n’a pas vocation à être obligatoirement inscrit dans la loi, quoiqu’il fasse partie de mes priorités. En l’adoptant, on enverrait un mauvais signal aux partenaires sociaux du travail social, alors même que nous sommes en train de discuter ces questions avec eux.
L’avis du Gouvernement sur cet amendement est donc défavorable.