Le groupe écologiste soutiendra cet amendement. J’en profite pour excuser l’absence d’Aline Archimbaud, qui revient tout juste d’une mission parlementaire en Guyane lui ayant été confiée, en tant que membre de la délégation sénatoriale à l’outre-mer, par le Premier ministre.
Certes, madame la secrétaire d’État, de nombreux territoires de notre pays présentent des particularités, mais la Guyane est le seul qui compte des peuples autochtones !
À cet égard, la progression du taux de suicide parmi les jeunes Amérindiens nous interpelle. Les médiateurs évoqués par notre collègue jouent un rôle fondamental. J’ai été consternée par ce que j’ai vu lors de séances de vaccination pratiquées en Guyane durant l’épidémie de grippe : quand on demandait en français à des patients qui tendaient le bras droit s’ils étaient allergiques aux œufs, ils présentaient le bras gauche, pensant s’être trompés ; quand on leur demandait s’ils avaient eu telle ou telle maladie, ils n’étaient pas en mesure de répondre, faute de comprendre la question posée. Il eût fallu des médiateurs !
La Guyane est aussi le territoire de l’Union européenne où le taux de grossesses précoces est le plus élevé. Ce phénomène touche de toutes jeunes Amérindiennes livrées à elles-mêmes à Saint-Laurent-du-Maroni, à des centaines de kilomètres de chez elles, sans médiateurs pour leur dire de ne pas monter dans les voitures des messieurs qui leur offrent un téléphone portable…
Par ailleurs, la prévention du sida doit être déclinée dans toutes les langues pratiquées en Guyane.
La Guyane n’est donc pas un territoire parmi d’autres ; elle a ses spécificités. Si la Guyane, c’est la France, alors la France doit assumer ses responsabilités.