Le coût du chantier de réhabilitation n'est pas identifié, notamment en ce qui concerne les frais de fonctionnement. Lorsque nous parlons de 21 millions d'euros c'est seulement parce que nous savons que le budget est déficitaire à cette hauteur. Il s'agit là d'une évaluation de notre expert qui rencontre des difficultés à regarder les comptes puisque ces derniers ne sont pas distingués. Celui-ci demande régulièrement des documents qu'il n'obtient pas forcément.
D'autre part, vous nous demandiez si les salariés étaient entendus. Hélas, l'absence d'écoute des salariés est une réalité. Je fais partie des quelques élus qui sont en fonction depuis le début du chantier. Ainsi, je suis en mesure de vous dire que nous avions annoncé tout ce qui s'est produit, toutes les malfaçons et cela plusieurs années à l'avance. Nos réflexions ont été balayées par le mépris des dirigeants et des représentants au conseil d'administration.
En conclusion, il y a un manque certain de contrôle de ce chantier et d'écoute des élus, alors que ces derniers sont des professionnels expérimentés. Pour exemple, aujourd'hui, 6 studios et 18 cabines de montages sont fermés en raison de l'insuffisance de l'appareillage de renouvellement d'air. Nous avions soulevé ce problème dès 2011, sans résultat. Cela met en exergue l'incapacité des directions successives de Radio France de dialoguer avec les représentants des salariés. Vous parliez tout à l'heure de la problématique du mode de management. Or, nous constatons aujourd'hui que la direction de Radio France ne veut absolument pas engager une discussion avec les salariés sur le projet stratégique. Pourtant nous voudrions bien pouvoir en discuter. D'autant plus que ce projet présente à nos yeux un certain nombre de problèmes que vous avez identifiés. Nous n'arrivons pas à obtenir cette discussion. Lors de la réforme des modes de production par la direction, cette dernière a préféré prendre conseil auprès d'un audit externe sans impliquer ni les experts ni les salariés de cette maison. Comment orchestrer une réforme de cette envergure sans impliquer les salariés, ne serait-ce que pour une question d'efficacité ? Cela me semble impossible.