Avant de donner l’avis du Gouvernement sur ces deux amendements, je souhaite indiquer à M. le rapporteur que la loi votée en 2011, à laquelle il a fait référence, n’a pas eu d’effets puisque la circulaire qui a suivi l’adoption de cette loi a demandé aux ARS de ne pas l’appliquer tant son contenu était singulier.
Ainsi, le Premier ministre de l’époque, François Fillon, estimant dès 2011 que sa majorité avait fixé des règles inapplicables, a pris une circulaire pour demander qu’elles ne soient pas mises en œuvre. Eh bien, nous avons simplement proposé d’inscrire les principes de cette circulaire dans la nouvelle loi. Voilà la réalité factuelle !
Dans ces conditions, le Gouvernement émet un avis favorable sur ces deux amendements, qui visent à revenir à notre version initiale. La délivrance du titre de séjour « étranger malade » doit dépendre de l’accès effectif aux soins dans le pays d’origine, et non de leur simple existence.
Le dispositif proposé renforce donc la protection des personnes concernées. Le fait qu’un traitement médical approprié existe dans le pays d’origine ne garantit pas à lui seul que l’étranger peut en bénéficier. Il peut y avoir des obstacles, par exemple liés à la répartition des soins dans les différents établissements de santé ou aux capacités financières du malade. Le traitement ne doit pas seulement exister ; il doit aussi être accessible. Voilà ce qui définit la réalité de la possibilité d’accès aux soins.
Nous sommes donc favorables au retour au texte initial du Gouvernement, c'est-à-dire au retour à l’esprit de la circulaire que François Fillon avait édictée avec raison pour corriger certains excès du mauvais texte adopté par la majorité précédente.