Je l’ai dit hier soir : il reste encore beaucoup à faire pour garantir la considération que l’on doit aux étudiants étrangers qui deviennent, après leur cursus en France, nos meilleurs ambassadeurs.
La complexité des parcours administratifs, le caractère dégradé des conditions d’accueil, le climat de suspicion à l’égard de ceux qui sollicitent une admission à renouvellement, même lorsqu’ils sont étudiants, l’obligation de réitérer les visites, y compris pour des documents incomplets ou des délais dépassés, sont, bien sûr, des entraves à leurs études et des facteurs d’insécurité.
Depuis le 4 septembre dernier, une circulaire signée par les ministres de l’éducation nationale, de l’intérieur et de l’enseignement supérieur et de la recherche enjoint les établissements à installer un guichet unique des étudiants où la préfecture tient une permanence, afin de simplifier leurs démarches. Plusieurs guichets de ce type sont actuellement en expérimentation.
La mise en adéquation des durées de la carte de séjour et du cursus d’enseignement simplifiera et sécurisera le parcours des étudiants. J’attire cependant l’attention du Gouvernement, dans le cadre des futures dispositions réglementaires relatives à cet article, sur l’importance, pour les services, d’avoir une appréciation positive des études, même en cas de redoublement de l’étudiant étranger assidu.
Je le défends pour tous les étudiants, quelle que soit leur nationalité : refaire une année n’est pas forcément synonyme d’échec ; cela peut permettre au jeune d’affiner son choix d’orientation, de consolider ses compétences ou encore de s’inscrire dans le cadre d’une année de césure.
D’ailleurs, les droits à bourses sur critères sociaux pour les étudiants français sont supérieurs d’une année à la durée d’un cycle, et il ne saurait en être autrement parce que l’étudiant est étranger. Je me permets donc d’insister sur l’indispensable sécurisation de la situation des étudiants méritants qui redoublent une fois au cours de leur cycle d’études.
De même, chers collègues, cessez de vouloir contingenter le nombre d’étudiants accueillis dans nos établissements ! Leur arrivée est un plébiscite pour notre système d’enseignement supérieur et de recherche. Ces étudiants contribuent à la créativité et au dynamisme de la production de la connaissance et enrichissent les équipes de leur culture et de leur curiosité.
Parmi ces étudiants, très peu restent en France après leur diplôme et, de toute façon, ils ne sont pas au chômage. Leurs compétences sont très recherchées, et ils sont les meilleurs ambassadeurs de notre culture, de notre influence.
Je vous encourage d’ailleurs à consulter le site France Alumni, qui a été lancé par le ministre des affaires étrangères le 26 novembre dernier et qui constitue un réseau extrêmement dynamique des étrangers diplômés en France. Leurs raisons sociales sont impressionnantes !