Intervention de François Patriat

Réunion du 27 janvier 2009 à 10h00
Questions orales — Avenir du grand prix de france de formule 1

Photo de François PatriatFrançois Patriat :

J’associe à ma question mes collègues et amis René-Pierre Signé et Didier Boulaud, ainsi que Marcel Charmant, président du conseil général de la Nièvre, qui est présent dans les tribunes.

Depuis le mois de novembre, la région Bourgogne, comme d’autres régions touchées par la crise, perd environ 100 emplois par jour. Près de 3 000 suppressions d’emplois sont annoncées sur le territoire bourguignon, auxquelles il faut ajouter la suppression de 1000 emplois intérimaires.

Le Sénat va entamer aujourd’hui l’examen du projet de loi de programme relatif à la mise en œuvre du Grenelle de l’environnement, dont vous connaissez les grandes lignes, monsieur le secrétaire d’État. Or, vendredi dernier, alors même que cette question orale relative au circuit de Formule 1 de Nevers Magny-Cours était prête depuis longtemps, une goutte d’eau a fait déborder le vase : lors de la discussion du projet de loi relatif au plan de relance, le Sénat a adopté au cours de sa séance publique du soir, un amendement visant à simplifier les procédures d’installation d’un nouveau circuit homologué de Formule 1 à Flins-sur-Seine, dans les Yvelines. Cet amendement a été déposé, de surcroît, par des sénateurs des Bouches-du-Rhône et de la région Poitou-Charentes.

Or, actuellement, aucun des membres du Gouvernement – vous êtes venu à Magny-Cours, monsieur le secrétaire d’État, je vous ai rencontré – n’a répondu à nos questions sur la poursuite éventuelle d’un grand prix de Formule 1 sur ce circuit, qui présente pourtant l’avantage d’être déjà construit ; il est d’ailleurs à l’origine de la création d’une technopole de recherche et de technologie liées à l’automobile de 425 emplois. J’ajoute que la Nièvre compte 3 250 emplois liés à la filière automobile. Le circuit de Nevers Magny-Cours génère également 30 millions d’euros de retombées économiques dans un département qui est déjà sinistré.

En outre, la région, le département et l’État ont financé une école formant des ingénieurs spécialisés dans le secteur de l’automobile – l’Institut supérieur de l’Automobile et des transports, l’ISAT –, installée à Nevers Magny-Cours, à côté de la technopole de recherche, et associée au Polytechnicom de Bourgogne ; cette école comptera bientôt 500 élèves.

Pensez-vous vraiment, monsieur le secrétaire d’État, que l’annonce de l’arrêt du Grand Prix de France de Formule 1 à Magny-Cours sera de nature à pérenniser cette activité économique nécessaire, voire indispensable, à la région ?

Pensez-vous qu’une telle décision, prise dans la période actuelle, où il est si difficile de trouver des fonds publics, et autorisée subrepticement par l’État – M. Devedjian a dit ici même que l’amendement avait reçu le soutien du Premier ministre ! – permettra de réduire la dépense publique ?

La construction d’un nouveau circuit coûtera entre 120 et 150 millions d’euros, alors qu’il en existe déjà un, de surcroît « grenellement compatible », qui ne suscite aucune opposition de la part des populations locales, qui présente l’avantage d’être accessible, et dont les collectivités locales entendent poursuivre l’aménagement. Je vous rappelle que, lors des deux derniers Grands Prix, le conseil général de la Nièvre et la région Bourgogne avaient investi 3 millions d’euros chacun et que l’État devait verser 300 000 euros. Or l’État n’a pas honoré sa promesse pour le dernier Grand Prix.

À aucun moment, le Gouvernement n’a fait de déclaration de nature à nous soutenir et à maintenir le Grand Prix de France de Formule 1 sur le circuit de Nevers Magny-Cours en 2009 et 2010.

J’attends aujourd’hui votre réponse, monsieur le secrétaire d’État.

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