Je n'avais pas de plan de carrière à proprement parler et il est vrai que les postes en cabinet ministériel ne sont pas des positions dont on maîtrise la durée ! Construire, que ce soit des routes ou des infrastructures, est une chose simple lorsqu'on est ingénieur. D'ailleurs, il me semble qu'on construit trop de ces infrastructures. Mon intérêt pour l'habitat social provient peut-être de mon enfance à Aubervilliers et il m'importe d'éviter des erreurs analogues à celles commises par les conceptions urbaines des années 1950 à 1970 héritées de la Charte d'Athènes.
Je crois au développement durable. C'est un véritable enjeu pour moi et l'inscrire sur le territoire est essentiel. En outre, j'ai quitté l'ADEME contre mon gré, et je ne l'ai pas très bien vécu. J'ai alors rebondi en travaillant sur la notion de ville durable qui me passionne. Le président de la branche construction du Groupe Bouygues m'a demandé de le rejoindre et j'ai apprécié d'y travailler. Mais ma fibre pour l'intérêt général demeure la plus forte.
J'avais déjà pensé à Saclay en 2013. Et il est vrai que j'ai besoin de me remettre en question et d'aller au-delà d'une certaine forme de confort professionnel. Voilà ce qui, me semble-t-il, me permet d'expliciter la diversité qui caractérise mon parcours professionnel.
Alors que je m'étais rendu outre-mer pour y réaliser, dans un premier temps, des infrastructures, il m'a fallu conduire des négociations avec les dockers et les manutentionnaires pour améliorer le fonctionnement d'un port et en réduire le coût d'exploitation. Ce fut une belle expérience qui compta certes des moments difficiles mais qui contribua à mon apprentissage. Dans ce cadre, j'ai rencontré M. Serge Letchimy, qui était alors le directeur de la zone portuaire de Fort de France, et nous avons travaillé ensemble à la rénovation du quartier de Texaco.
Les transports représentent un enjeu majeur pour Saclay. Une ligne de bus en site propre relie déjà la station RER B Massy-Palaiseau au Commissariat à l'énergie atomique. C'est toutefois une desserte assez peu structurante et la future ligne 18 est en effet capitale. J'ai reçu la garantie que d'ici 2024, la ligne sera lancée et permettra d'aller directement de Orly à Versailles, tout en assurant la liaison de l'Université de Versailles-Saint-Quentin avec le cluster. Il y a là une volonté de faire vite et de répondre à ce très fort enjeu. Les financements sont là, mais il faudra compléter ces nouvelles liaisons par des systèmes de mobilité durables et innovants pour irriguer l'ensemble des campus urbains et des quartiers du Plateau.