Je tiens, à titre liminaire, à remercier les deux intervenants tant pour la qualité de leur présentation que pour le fait-même d'avoir mené ce travail. J'estime en effet qu'il est essentiel de se poser la question de l'orientation stratégique des étudiants, même si je ne partage pas l'ensemble des points de vue développés et des réponses apportées.
Je souhaite tout d'abord revenir sur les problématiques relatives à l'orientation. Au-delà des actions que vous proposez de mettre en place, il conviendrait que les choix des étudiants se fassent en connaissance de cause, en disposant, pour chaque filière, des informations relatives à l'inscription, au taux de réussite en fonction du profil, aux diplômes décernés et aux débouchés professionnels. Or la qualité et la publicité de ces informations varient d'un établissement à l'autre. À titre d'exemple, dans mon université, je n'ai pas connaissance du nombre précis d'inscriptions par filière pour la dernière rentrée ni même pour les précédentes. Je ne dispose que d'une présentation globale. Comment, selon vous, améliorer structurellement l'information mise à disposition des étudiants ?
J'aborderai ensuite le thème de la sélection. Ses détracteurs y voient une sanction, voire une élimination, ses partisans une logique d'adaptation aux capacités individuelles de chacun. Je crois qu'il faut objectivement tendre vers ce second objectif pour des raisons d'équilibre macroéconomique mais également d'épanouissement individuel de nos concitoyens. L'adéquation entre l'orientation et les capacités de chaque étudiant doit être organisée positivement et sans tabou : certains jeunes veulent intégrer une filière sans disposer d'information sur le taux de réussite en fonction de leur profil et entrent ainsi dans un malheureux processus d'échec : aurais-je voulu devenir sprinter, aucune formation, si excellente fût-elle, ne m'aurait permis d'atteindre cet objectif, compte tenu de mes dons limités dans ce domaine...
Enfin, il me semble manquer, dans votre étude, une analyse de l'adaptation des études supérieures à l'évolution permanente de notre environnement économique. Bien sûr, vous évoquez les nécessaires passerelles qu'il convient de développer entre les filières et prônez le renforcement des enseignements transversaux, mais vous ne prenez nullement position sur les mesures à mettre en oeuvre pour dispenser des formations aussi mouvantes que les évolutions économiques le nécessitent, au-delà de la simple problématique du numérique.