Intervention de Nathalie Goulet

Réunion du 15 octobre 2015 à 15h00
Débat sur le thème « la politique étrangère de la france : quelle autonomie pour quelle ambition ? »

Photo de Nathalie GouletNathalie Goulet :

« Ils ne s’aiment pas, faisons en sorte qu’ils se supportent », disait M. Kouchner à propos du Kosovo.

Puisque nous entretenons désormais de bonnes relations avec ces deux pays, aidons-les à se parler – c’est précisément le rôle de la diplomatie. Un tel pari sur l’avenir de la sécurité des pays du Golfe est loin d’être inintéressant et la France pourrait jouer un vrai rôle de médiateur. Quoi qu’il en soit, il y a des motifs pour entretenir des relations équilibrées entre l’Arabie saoudite et l’Iran, car notre diplomatie ne peut pas mettre tous ses œufs dans le même panier.

Monsieur le ministre, je conclurai par un message. Je suis effarée par le bashing permanent dont font l’objet nos amis et partenaires des pays du Golfe, mais aussi de certains pays du Caucase. En tant que ministre du commerce extérieur et des affaires étrangères, vous devriez exposer une fois encore les principes de notre diplomatie fondée sur le soft power. Le dénigrement systématique est tout à fait contreproductif : nous ne pouvons pas passer pour d’éternels donneurs de leçons aux yeux de ces pays qui sont nos partenaires et dont le rôle est extrêmement important pour l’équilibre de notre balance commerciale.

Nous devons tenir un discours de raison, celui de la France des droits de l’homme, mais aussi celui d’un pays qui, sur le plan commercial et industriel, doit tenir une place extrêmement importante, en particulier dans le contexte de concurrence que nous connaissons. Le travail réalisé par le Président de la République, le Premier ministre et vous-même pour développer nos relations commerciales avec ces pays mérite aussi une explication de texte.

Il est absolument insupportable que les compagnies aériennes des pays du Golfe soient systématiquement mises au pilori et jetées en pâture à l’opinion et servent d’excuses à nos difficultés économiques internes et à nos problèmes de compétitivité. Il nous appartient de défendre certes les droits de l’homme – nous savons le faire ! –, mais aussi les intérêts de notre industrie, car notre économie en a impérativement besoin !

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