Intervention de Antoine Lefèvre

Réunion du 13 octobre 2015 à 9h30
Questions orales — Lignes ferroviaires dans l'aisne

Photo de Antoine LefèvreAntoine Lefèvre :

Monsieur le président, madame la secrétaire d'État, mes chers collègues, les mauvaises performances en termes de ponctualité des trains régionaux sont actuellement légion dans ma région, la Picardie, en particulier dans le département de l’Aisne. Certains TER ont même été annulés cet été, faute de conducteurs.

Le fonctionnement de la ligne Paris – Laon souffre d’un retard endémique dû à de multiples facteurs : travaux, manque de conducteurs, trains bondés, matériel vieillissant, rodage, affaissement de talus…

De plus, le rapport Duron, remis fin mai dernier au Gouvernement, préconise de réduire les passages quotidiens des lignes Saint-Quentin – Cambrai et Saint-Quentin – Maubeuge et de supprimer la ligne Hirson – Metz.

Voilà donc un département dont la nouvelle capitale régionale sera la métropole de Lille, située à presque quatre heures de route du sud de l’Aisne. Il sera amputé de trois lignes et pénalisé, s’agissant de son axe principal qui relie Paris à la ville préfecture de Laon et, plus loin, à Hirson.

Ces retards ont même suscité une plateforme d’échanges nommée « Paris-Laon : ma 2ème maison ! ». Cet intitulé est tout à fait parlant. La pétition mise en ligne, soutenue par l’Association pour l’amélioration du transport ferroviaire, a reçu en quelques jours plus de mille signatures.

Par ailleurs, l’association UFC-Que Choisir, dénonçant ces retards à répétition et estimant que les chiffres produits par la SNCF sont peu conformes à la réalité, a mis en place une application visant à déclarer tous les incidents.

Certes, depuis quelques semaines, nous sommes régulièrement destinataires de courriers émanant de la direction régionale de la SNCF, qui tente d’expliquer les efforts mis en place pour remédier à ces dysfonctionnements récurrents : souhait d’embauches d’une dizaine de conducteurs supplémentaires, rame de réserve, etc.

Mais tout cela prend du temps, beaucoup de temps, conséquence d’un manque évident d’anticipation et surtout des reports à répétition de la convention triennale signée entre l’État et la SNCF, arrivée à échéance à la fin de l’année 2013.

J’en viens au second pan de ma question, à savoir le rapport Duron. Les élus sont stupéfaits d’apprendre, d’une part, que les décisions relatives à l’avenir de ces trains sont reportées à mai 2016 – cet attentisme est préjudiciable au secteur –, d’autre part, que les communes et intercommunalités ne sont pas invitées à participer au nécessaire dialogue qui doit s’instaurer par le biais du conseil consultatif des TET, ce qui laisse place à un dialogue exclusif entre les régions, l’État et la SNCF excluant les représentants des territoires que sont les communes et les intercommunalités. Pourtant, intrinsèquement, je le rappelle, les TET sont les trains d’équilibre des territoires. Cherchez l’erreur !

Madame la secrétaire d’État, nous insistons pour que le secrétariat d’État chargé des transports revoie sa copie s’agissant du dialogue avec les collectivités, celles qu’il vient si souvent solliciter financièrement dès lors qu’il lui faut trouver des contributions pour le financement des infrastructures de transport, en particulier au travers des contrats de plan État-région.

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