Intervention de Pascale Boistard

Réunion du 13 octobre 2015 à 9h30
Questions orales — Continuité écologique des cours d'eau

Pascale Boistard :

Madame la sénatrice, vous avez interrogé Mme Ségolène Royal, ministre de l’écologie, du développement durable et de l’énergie. Ne pouvant être présente, celle-ci m’a chargée de vous répondre, et je vous prie de bien vouloir l’excuser.

La préservation et la restauration de la continuité écologique des cours d’eau constituent un enjeu important pour le bon état des eaux et pour la préservation de la biodiversité.

En application de l’article L. 214-17 du code de l’environnement, les cours d’eau classés en liste 1 sont à protéger de tout aménagement supplémentaire ; ceux qui sont classés en liste 2 doivent donner lieu à de véritables programmes de restauration de la continuité écologique centrés sur certains secteurs, afin de respecter les objectifs de bon état des eaux de la directive-cadre sur l’eau et les engagements de la France en matière d’amélioration de la biodiversité.

Parmi les 80 000 obstacles recensés aujourd’hui, tous ne sont pas des seuils d’anciens moulins ! S’il est indéniable que certains moulins sont des éléments importants du patrimoine culturel et paysager qui doivent être préservés, tel n’est pas le cas de tous les ouvrages hydrauliques abandonnés qui obstruent inutilement la continuité de nos cours d’eau.

Ségolène Royal tient à ce que ces choix se fassent à l’issue d’une procédure participative. C’est souvent le cas dès lors que les projets de restauration sont pris en charge par les groupements de collectivités ou élaborés dans le cadre des schémas d’aménagement et de gestion de l’eau, à l’échelle d’un cours d’eau.

À l’échelon national, des discussions visant à l’élaboration d’une charte sont engagées depuis un an entre le ministère et les représentants des propriétaires de moulins, notamment. Cette charte vise à construire un partenariat entre les différents acteurs, autour des principes fondamentaux d’un compromis entre la restauration de la continuité écologique et la préservation des moulins. Les réflexions sur cette charte ont déjà abouti à la rédaction d’un projet, qui est actuellement en attente d’une validation officielle de la part des différents signataires.

Concernant les ouvrages de Rochefort-sur-Brévon et de Talfumière à Saint-Marc-sur-Seine, ils font l’objet d’études conduites par le syndicat intercommunal des cours d’eau châtillonnais.

Sur le premier, l’étude est au stade préliminaire et concerne trois ouvrages, où la dimension architecturale est prégnante et où les retenues d’eau sont inscrites au titre des monuments historiques. Aucune solution n’a été arrêtée pour le moment, mais la commune et le propriétaire des ouvrages participent au comité de pilotage.

Concernant le moulin de Talfumière, les études privilégient la gestion des vannes de l’ouvrage permettant l’alimentation en eau du moulin, afin d’assurer cet usage.

En ce qui concerne les deux autres moulins que vous mentionnez, les procédures contentieuses ne permettent pas d’avancer sur les projets pour le moment.

Sur l’ouvrage de Bézouotte, le projet initial de rétablissement de la continuité écologique, défendu par le syndicat intercommunal du bassin versant de la Bèze et de l’Albane, le SIBA, privilégiait l’effacement, mais il pourrait évoluer vers un aménagement du fait des risques entraînés par l’abaissement du niveau d’eau sur la stabilité des berges. La commune concernée est associée aux démarches engagées.

Concernant les ouvrages d’Is-sur-Tille, les études sont conduites par le syndicat intercommunal d’aménagement de la Tille, de l’Ignon et de la Venelle, le SITIV. La commune et les propriétaires des ouvrages participent au comité de pilotage. Les études se poursuivent, pour limiter les inconvénients d’une mise hors d’eau du bief où est implanté un parcours de pêche destiné aux jeunes.

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