La Méditerranée est victime des pollutions passées, est atteinte par les pollutions présentes et sera soumise, à l’horizon d’une génération, à une pression de pollutions d’origine anthropique de plus en plus forte, dont les conséquences seront démultipliées par les effets attendus du changement climatique.
Voilà le préoccupant constat que j’avais dressé dans le rapport que j’ai rédigé au nom de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques, l’OPECST, et intitulé La Pollution de la Méditerranée : état et perspectives à l’horizon 2030. Pourtant, cette mer est l’un des points forts de la biodiversité planétaire : alors qu’elle ne représente que 0, 8 % de la surface des eaux océaniques, elle abrite 8 % des espèces marines connues.
Aujourd’hui, quelque 80 % des pollutions maritimes proviennent des terres – contaminants chimiques, polychlorobiphényles, dits aussi « PCB », métaux lourds, pollutions par les nitrates et les phosphates –, avec une différence marquée entre la rive nord et la rive sud, sur laquelle 44 % des villes de plus de 10 000 habitants n’ont pas de réseau d’épuration. Ainsi, de 60 % à 70 % des habitants de la rive sud ne sont pas desservis par des réseaux d’assainissement.
Ajoutons à cela les pollutions émergentes, provenant surtout de la rive nord, avec les produits pharmaceutiques, peu filtrés par les stations d’épuration.
Faut-il citer aussi les micro et macro-déchets, issus pour la plupart des matières plastiques ? Faut-il insister sur les pollutions par hydrocarbures, à la suite du dégazage ou du déballastage de certains navires, dont les capitaines se comportent en véritables voyous des mers ?