Madame la sénatrice, pour commencer, je vous prie de bien vouloir excuser l’absence du ministre de l’intérieur.
Vous évoquez un sujet hautement important et qui nous concerne tous. En 2014, quelque 112 enfants de moins de 14 ans sont décédés sur les routes, soit 3 % des morts sur la route. Parmi ces décès, 20 sont survenus alors que les enfants circulaient à pied et 5 lors du trajet entre le domicile et école, notamment à proximité des points d’arrêt des bus.
Le transport scolaire reste cependant le moyen le plus sûr pour se rendre à l’école. Les accidents graves n’arrivent que très rarement en circulation. Ils surviennent plutôt au moment de la montée ou de la descente du véhicule au point d’arrêt. Les zones rurales, notamment, n’offrent pas toujours un trottoir ou une bande de cheminement clairement matérialisé.
Lors des déplacements pédestres de groupes d’élèves sous la responsabilité de leurs enseignants ou d’adultes référents sur le temps scolaire, de nombreuses écoles imposent le port d’un gilet, afin que les élèves soient repérables et identifiables facilement. Le gilet porte en plus des éléments d’identification personnelle des élèves.
Ces initiatives contribuent indéniablement à accroître la sécurité routière, plus particulièrement celle des enfants au bord des routes. Elles doivent donc être encouragées. C’est par la sensibilisation et l’éducation que nous réduirons encore le nombre d’enfants accidentés. C’est pourquoi il s’agit d’un axe fort du plan de lutte contre l’insécurité routière annoncé par le ministre de l’intérieur le 26 janvier dernier.
L’éducation à la sécurité routière, à l’école et au collège, est un moyen efficace pour informer les plus jeunes sur les bons comportements et les règles de sécurité élémentaires. À compter de cette rentrée scolaire, nous avons introduit aussi une demi-journée de sensibilisation dans les lycées. Le port d’éléments de visibilité rétro-réfléchissants ou fluorescents sur les vêtements, sur le cartable ou sur des brassards, fait partie de ces différentes sensibilisations.
L’examen de l’attestation scolaire de sécurité routière, que tous les élèves passent en classes de cinquième et de troisième, comporte des questions sur ce thème. La sensibilisation est assurée dans le cadre de la préparation à ces examens et, pour les plus jeunes, dans le cadre de la préparation à l’attestation de première éducation à la route réalisée à l’école primaire.
La mortalité routière frappant les enfants est en net recul : elle a diminué de 64, 6 % entre 2000 et 2010 et de 14 % entre 2010 et 2014. Cette baisse a surtout concerné les enfants passagers, grâce au système de retenue utilisé sur les grands trajets. Il n’en reste pas moins que chaque décès constitue un drame pour les familles et que nous devons poursuivre collectivement nos efforts, en particulier pour éduquer les enfants aux bons comportements face aux dangers de la route.