Monsieur le secrétaire d’État, je souhaiterais vous interroger sur les questions de migration, mais en liaison avec l’aide au développement. Je ne parlerai donc pas des migrations dans la zone des Balkans, évoquées par M. Bizet, mais des migrations venant de l’Afrique subsahélienne.
Tout d’abord, je rappelle que la France est aujourd’hui présente dans la zone subsahélienne avec les quelque 3 500 hommes de la force Barkhane, investie d’un mandat de lutte contre le terrorisme. En gros, il s’agit de couper la route sur laquelle circulent la drogue, qui remonte vers la Libye, et les armes, qui redescendent vers le Mali. Mais il faut savoir que la France n’a aucun mandat en matière de migrants.
Ainsi, quand on se trouve sur le terrain, près de la passe de Salvador ou de Toumo, aux côtés de nos forces en intervention, on voit passer les pick-up de migrants, mais nos militaires n’ont aucune qualité pour intervenir.
Aussi, monsieur le secrétaire d’État, ne serait-il pas possible d’envisager un élargissement de notre mandat pour pouvoir agir dans ce domaine ?
Ensuite, je dois vous faire part de l’agacement qui se manifeste localement sur l’aide au développement européenne. Environ 1 milliard d’euros sont prévus sur la zone subsahélienne, mais les appels d’offres sont consacrés à des projets encore très généraux : il n’y a toujours pas de route asphaltée entre Bamako et Kidal ou Tessalit, au nord du Mali ; il n’y en a pas plus entre Niamey et Dirkou, ni entre N’Djamena et le Tibesti ou la zone saharienne, et je ne parle pas de Madama, où se situe aujourd’hui notre base principale.
Enfin, monsieur le secrétaire d’État, je vous demande d’être notre porte-parole auprès de M. le ministre des affaires étrangères. Notre pays fait face à une vraie difficulté sur cette zone subsahélienne – Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger et Tchad –, avec de très gros enjeux. Il faut probablement envisager d’envoyer un ambassadeur itinérant pour donner une perspective diplomatique globale à notre action dans cette zone géographique, cela dit sans remettre en cause la qualité de nos ambassadeurs en poste dans la région.