Monsieur le secrétaire d'État, le président de la Turquie a refusé les résultats des dernières élections, qui l’ont privé de sa majorité absolue au Parlement, notamment en raison du score important du HDP, lequel a obtenu quatre-vingts députés. M. Erdogan a ainsi convoqué des élections législatives anticipées.
Or la campagne électorale se déroule dans un climat d’une extrême violence, notamment à l’égard des progressistes et des Kurdes, auxquels M. Erdogan a clairement déclaré la guerre : bombardements des bases du PKK, qui, pourtant, combat Daech, raids et attaques de l’armée et de la police dans des villes kurdes, arrestations massives d’élus du HDP, dont sept maires, de journalistes, d’avocats, mais également d’enfants.
En cinq mois, le pays a basculé treize ans en arrière, renouant avec ses vieux démons.
Et, samedi, nous avons malheureusement dû déplorer l’attentat terroriste le plus meurtrier de l’histoire de la Turquie moderne. Le gouvernement turc a réagi en accusant les victimes, en interdisant aux médias de couvrir convenablement l’attentat et en bloquant l’accès aux réseaux sociaux.
Les élus du groupe communiste républicain et citoyen condamnent fermement cet attentat, qui n’est que l’aboutissement du climat de violence organisée. Ils demandent à l’Union européenne d’intervenir auprès du gouvernement de la Turquie pour que cessent les atteintes aux droits de l’homme, pour que cesse la guerre contre les Kurdes et les progressistes et pour que soient assurées des élections dans le respect de la démocratie.
Monsieur le secrétaire d'État, la France a noué des relations fortes avec la Turquie, avec laquelle elle a même signé un accord de coopération en matière de police et de sécurité. Son action peut donc être utile.
Le Gouvernement compte-t-il agir sur le plan diplomatique pour que les négociations visant à réengager un processus de paix, seule solution viable en Turquie, puissent reprendre ?